samedi, mars 22

Rudy Aernoudt devient le chef de cabinet du président du MR, Georges-Louis Bouchez. Son passé politique est peut-être un peu douteux, mais de là à en faire un cheval de Troie de l’extrême droite au sein du parti libéral…

Le MR l’a officialisé en début de semaine. Alors que le parti libéral s’apprête, en avril, à organiser des élections internes pour le renouvellement de nombreux mandats, c’est une autre nomination qui marque un changement dans l’entourage de la présidence. L’économiste, intellectuel et ex-candidat politique Rudy Aernoudt succède à Axel Miller à la fonction de chef de cabinet de Georges-Louis Bouchez. Il devient le nouveau bras droit du président du premier parti francophone.

On pourra exprimer beaucoup de choses, sur Rudy Aernoudt. Notamment que la présence à ce poste d’une personnalité flamande accentue cette petite musique selon laquelle le MR et son président se verraient bien étendre davantage leur sphère d’influence en Flandre. Plus qu’une vague suggestion, c’est une idée qui a germé à la tête des libéraux francophones, d’ailleurs.

On dit déjà de lui, y compris au sein du MR, qu’il n’hésite pas à exprimer ses idées, à l’image de son nouveau président. Et qu’il aime bousculer un peu lorsqu’il le faut. On le décrit aussi, comme l’a communiqué le MR, comme un intellectuel au CV bien charpenté.

L’homme a également un passé politique que l’on pourrait qualifier d’accidenté. Avec son mouvement LiDé (pour «libéral et démocrate»), il avait déjà cherché à rejoindre le MR, présidé par Didier Reynders, il y a une quinzaine d’années, avant d’essuyer un refus des composantes FDF et MCC du cartel libéral de l’époque.

L’épisode suivant est celui qui l’a le plus fait connaître du public francophone. En 2009, il fondait un parti avec Mischaël Modrikamen: le Parti populaire, le «PP», qui allait glisser quelques années plus tard vers la droite de la droite, puis l’extrême droite.

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Cela fait dire aujourd’hui à un certain nombre de citoyens très actifs sur les réseaux sociaux que le MR a ouvert ses portes à l’extrême droite, jusque dans ses plus hautes sphères. Quelques-uns ont aussi rappelé qu’il avait coécrit un livre en 2008 avec Alain Destexhe, alors sénateur MR. Bien ancré à droite, mais dans les clous du parti libéral. Lui aussi a quelques années plus tard versé dans l’extrême droite.

Que le président du MR ait intégré, récemment, des anciens candidats du parti Chez nous a heurté, jusque dans les rangs libéraux. Qu’on l’accuse désormais de faire entrer le loup dans la bergerie à travers Rudy Aernoudt semble en revanche excessif, simplement parce qu’il est intellectuellement difficile de lui imputer des dérives survenues lorsqu’il n’était plus au PP. Un parti, soit dit en passant, dont il avait été éjecté justement pour avoir dénoncé les saillies racistes d’un de ses membres.

Tout ce qui est excessif est insignifiant, dit l’adage. Débusquer l’extrême droite là où elle se développe est vital. Brandir cet argument, ici, semble bien moins justifié et donne cette impression que quelques-uns tendent le bâton pour se faire battre, eux qui aiment à dénoncer le caractère excessif, justement, du président du MR.

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Le lieu commun de Benjamin Hermann | Rudy Aernoudt au MR: à droite, certainement, mais l’extrême droite, vraiment? appeared first on Le Vif.

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