Dans Gagner en Bourse sans se fatiguer, Yoran Brondsema et Tim Nijsmans démystifient le milieu boursier. Ils y vantent les mérites de l’investissement passif, «le plus performant et le plus facile» et donnent les clés au lecteur pour se lancer en toute sécurité. «Le meilleur moyen d’investir est de rester allongé dans son canapé!».
La Bourse fait peur. Elle reflète une image complexe et angoissante, de traders new-yorkais s’agitant dans une ambiance électrique. De quoi, souvent, rebuter tout débutant qui s’intéresse à l’investissement. Dans «Gagner en Bourse sans se fatiguer», Yoran Brondsema et Tim Nijsmans, jeunes experts financiers belges, veulent casser tous les codes. Avec un outil: l’investissement passif. «S’il y a une chose que nous avons à cœur de démontrer dans ce livre, c’est qu’investir est à la portée de tous. L’idée est d’aider chacun à surmonter ses réticences. En investissant passivement, vous découvrirez comment faire travailler votre argent pour vous, plutôt que l’inverse.»
Yoran Brondsema, coauteur et fondateur de l’outil financier Curvo, est parti du constat selon lequel l’éducation financière manque cruellement en Belgique. «Dans notre scolarité, il n’existe pas de cours sur les finances personnelles, alors qu’elles sont un pilier de la vie quotidienne.»
Il épingle par ailleurs le système de pension actuel «qui ne permet pas aux jeunes générations d’envisager le futur sereinement. L’investissement boursier s’érige donc comme une solution pour s’assurer un avenir financier plus confortable.»
Et, sur le sujet, la meilleure littérature existante est souvent américaine. «L’ouvrage s’attaque aux spécificités uniques à la Belgique, comme la taxe boursière (TOB) ou la taxe Reynders sur les obligations. En débutant son investissement, ces détails sont importants pour éviter des frais non nécessaires.»
«Bien investir, c’est surtout ne rien faire»: la puissance de l’investissement passif
«Gagner en Bourse sans se fatiguer» se focalise sur l’investissement passif, «un outil puissant pour tout le monde.» En son cœur, les ETF (Exchange Traded Funds), aussi appelés «trackers» ou «fonds indiciels». «Ils suivent des indices boursiers, représentatifs de la performance d’un marché», explique Yoran Brondsema.
«L’investissement dans les ETF est plus facile et beaucoup moins risqué que les actions individuelles.»
Yoran Brondsema
Par exemple, un ETF qui suit le marché américain S&P 500 achètera toutes les actions des 500 grandes sociétés cotées sur les bourses aux États-Unis. «Cette diversification fait que l’investissement dans les ETF est plus facile et beaucoup moins risqué que les actions individuelles.» Opter pour ces fonds passifs permet ainsi de se calquer sur l’ensemble d’un marché et évite de devoir dénicher la perle rare. «Vous profiterez de la croissance de l’économie ainsi que des marques fortes sans fournir d’efforts. Bien investir, c’est surtout ne rien faire.» Paradoxal, pour la psychologie humaine tend à croire que quelque chose de complexe est meilleur. «Or, dans l’investissement, c’est juste le contraire.»
Investissement passif: les premiers pas
Alors, comment franchir le pas? L’ouvrage livre huit exemples de portefeuilles d’investissement «clé sur porte», et guide le débutant en fonction de son profil. «Commencez avec un ETF simple, et un petit montant, en guise de test, conseille l’auteur. Cela permet d’apprendre et de minimiser l’impact d’une potentielle erreur.»
En ouvrant un compte chez un courtier (la plupart du temps en ligne, via une application) l’investisseur fait face à des milliers de choix d’ETF. «Le plus important est de débuter avec un ETF basé sur un indice mondial.» Attention, cependant, à opter pour un courtier belge, à vos débuts. «Les courtiers étrangers sont en général un peu moins chers, mais ils ne s’occupent pas des taxes appliquées en Belgique. Il faut les déduire soi-même dans sa déclaration fiscale. Alors qu’avec un courtier belge, la taxe boursière est déduite automatiquement», suggère Yoran Brondsema.
«Le plus important est de débuter avec un ETF basé sur un indice mondial, chez un courtier belge.»
Yoran Brondsema
La règle d’or reste d’investir uniquement l’argent dont on n’a pas besoin. «Il est conseillé de se constituer une réserve d’épargne équivalente à six ou neuf mois de dépenses mensuelles. Si vous dépensez 3.000 euros par mois, constituez-vous une sécurité de minimum 18.000 euros, et ainsi de suite. Tout ce que vous épargnez en plus, vous pouvez l’investir. Le coussin de sécurité permet de couvrir les frais imprévus, sans devoir vendre ses investissements.»
Ne pas écouter le bruit quotidien
Il n’existe pas «un» portefeuille parfait, il varie selon les objectifs financiers de chacun et sa tolérance au risque. «Il faut ignorer les actualités géopolitiques ou économiques qui perturbent la Bourse. Elles ne sont que du «bruit» quotidien qui se lisse sur le long terme. Si on écoute trop, l’erreur est de faire trop de transactions, et de faire baisser son rendement. Donc, investir allongé dans son canapé, sans se préoccuper, est la meilleure des stratégies.»
Et de fait, sur les 120 dernières années, moins de 1% des traders parviennent à un meilleur rendement que celui du marché, c’est-à-dire celui qu’on obtient avec les ETF. Conclusion: en plus d’être moins chronophages et moins coûteux, les fonds passifs sont plus performants que les fonds gérés individuellement et activement.
Le simple fait d’épargner vous fait perdre de l’argent
Epargner est une bonne chose pour constituer un «fonds d’urgence». En revanche, laisser trop d’argent sur un compte d’épargne diminue le pouvoir d’achat, car le taux d’inflation est très souvent supérieur au taux appliqué sur votre livret. En d’autres termes, le coût de la vie augmente plus rapidement que ce que rapporte le compte d’épargne. «Par manque de connaissances, la plupart des Belges gardent beaucoup trop sur leur compte d’épargne», déplore Yoran Brondsema. Ils sont battus par l’inflation.»
«Par manque de connaissances financières, les Belges gardent beaucoup trop sur leur compte d’épargne. Ils sont battus par l’inflation.»
Yoran Brondsema
Cet immobilisme s’explique en partie culturellement. «L’ancienne génération pense toujours que la Bourse est synonyme de casino, mais ce n’est pas le cas. En Europe, la mentalité est de déléguer la responsabilité financière de sa retraite à l’Etat, alors que l’approche est plus personnelle dans les pays anglosaxons.»
Gagner en Bourse sans se fatiguer Le guide pratique des ETF, ed. Racine, en librairie depuis le 14 octobre.