En invitant Paul Magnette, président fédéral du PS, autour de la table des négociations, le MR a tenté de by-passer Ahmed Laaouej, président régional du PS. Une histoire de chocolat aux amandes, de lapin, et de papier à cigarette.
En prenant la parole devant les journalistes ce vendredi midi, David Leisterh s’est d’abord étouffé. Si bien que Georges-Louis Bouchez qui, lui aussi, se tenait devant la presse bruxelloise, a du lui donner sa bouteille d’eau. «Désolé, ça doit être le chocolat aux noisettes et amandes que j’ai mangé.» Une fois soulagé, et la respiration reprise, le formateur a envoyé valser quelques questionnements grimpants. «Je ne battrai pas en retraite. Je reste formateur. Je resterai à essayer de former un gouvernement chaque heure, chaque jour qui vient.»
Le président régional et le président fédéral apparaissaient pour la première fois officiellement à deux devant les médias pour aborder la formation bruxelloise. Et ce n’est pas pour rien. «David est formateur, il œuvre pour la formation d’un gouvernement bruxellois et pas pour des intérêts particuliers», expliquait en substance Georges-Louis Bouchez. S’il se tient là, c’est car il veut désormais rencontrer son homologue socialiste, Paul Magnette, et l’inviter à «prendre ses responsabilités». En réalité, ce sont tous les présidents de partis francophones qui sont conviés, mais le MR a déjà rencontré Marie Lecocq (Ecolo) la semaine dernière, et Sophie Rohonyi (DéFI) dans le cadre de la formation d’une (nouvelle) majorité politique francophone.
Pour le Montois, la question bruxelloise est devenue d’un intérêt national. «Une partie de la classe politique bruxelloise décide de quitter le navire, c’est irrationnel. Il y a une partie dette classe politique qui dit que Bruxelles doit être gouvernée par des Bruxellois, mais ceux-là restent au chaud à la maison au moment de négocier.»
Le lapin du PS
A cette proposition du MR, le PS a répondu vite, et sans équivoque. Par un lapin. L’homme à même de négocier pour le PS à Bruxelles, c’est Ahmed Laaouej. «Depuis la création de la Région bruxelloise, c’est le président de la fédération bruxelloise du parti qui négocie», a communiqué le parti.
En conférence de presse pourtant, Georges-Louis Bouchez assurait que les présidents des fédérations n’ont pas de contact avec les présidents nationaux. «Il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre le président du PS bruxellois et le président du PS national», écrivait pourtant le PS qui s’étonne au passage de ne pas avoir eu d’interaction avec le négociateur MR bruxellois depuis trois semaines.
L’affaire était donc vite pliée. Et la crise demeure à Bruxelles.