vendredi, décembre 27

Proposée par le parti, la Montoise quitte l’enseignement ce 31 décembre et pourra siéger au conseil d’administration de quatre hautes écoles comme commissaire du gouvernement. Le siège était réservé au MR, mais tous les libéraux n’y voyaient pas la proche de Georges-Louis Bouchez.

Nouvelle année, nouveau job: Opaline Meunier prendra ce 1er janvier 2025 ses fonctions en tant que commissaire déléguée du gouvernement auprès des Hautes-Ecoles, «Comdel», comme on dit dans le milieu. Il s’agit d’un poste technique, peu médiatisé, qui implique le contrôle de la légalité des décisions prises par les hautes écoles, de répondre aux questions des étudiants finançables et de recevoir les recours en cas de pépin à l’inscription.

La Montoise connaît le milieu, elle qui est passée notamment par la présidence de l’Unécof (syndicat étudiant), le Conseil d’Administration de l’Ares (Académie de recherche et d’enseignement supérieur) et le conseil supérieur de la mobilité étudiante. Dans le passé, elle a également exercé pour la commissaire (MR) du gouvernement au sein de l’Unamur et de l’Université Saint-Louis. Néanmoins, certains y voient une nomination politique, Opaline Meunier étant proche du président du MR. Elle a rejoint les libéraux en 2023, deux ans après avoir quitté le CDH en raison d’un conflit interne. Elle siégeait sur la liste Mons en Mieux de Georges-Louis Bouchez pour les élections communales d’octobre dernier, en quatrième position. Mais elle était pressentie pour occuper la deuxième place, avant que le libéral ne tente de parachuter Julie Taton à ce poste. Si l’ancienne miss Belgique n’a finalement pas pu se présenter, des questions de délais ont empêché Opaline Meunier de reprendre cette deuxième position.

Si Mons en Mieux avait remporté les élections locales, Opaline Meunier aurait pu devenir échevine. Les urnes (et la coalition du PS avec le PTB et Ecolo) en ont décidé autrement. Son nouveau poste de commissaire du gouvernement est-il dès lors une compensation? «Si on avait été en majorité à Mons, je serais probablement échevine. (…) Mais Georges-Louis Bouchez ne fait pas de promesses, se défend l’intéressée. C’est une décision qui passe en gouvernement. Il a soumis mon nom, mais chaque commissaire est proposé par un parti. (…) Si mon prédécesseur ne retournait pas au cabinet Dolimont, le poste n’aurait pas été ouvert.» Pourtant, il se dit que ce n’était pas la candidate souhaitée par Valérie Glatigny et que la Montoise a quelque peu été imposée à ce poste. L’étiquette d’une nomination technique et pas du tout politique s’écorne.

Une disponibilité qui tombe à point nommé

A noter également qu’Opaline Meunier officiera comme «Comdel» faisant fonction, justement tant que son prédécesseur œuvrera au cabinet du Ministre-Président. «Il fallait un profil qualifié qui était prêt tout de suite», explique celle dont le contrat de remplacement en tant qu’enseignante s’arrête le 31 décembre.

L’ancienne présidente de l’Unécof hérite donc du contrôle de plusieurs établissements supérieurs, dont la Haute Ecole de Namur-Liège-Luxembourg, la Haute Ecole Galilée, la Haute Ecole de la Province de Liège et la Haute Ecole Francisco Ferrer. Où une polémique autour du port de signes convictionnels avait éclaté en 2021, aboutissant en novembre dernier à l’autorisation de ces signes par la Cour constitutionnelle. Est-ce que l’arrivée de la libérale changera quelque chose ? «Je n’ai pas le droit d’avoir des opinions politiques, assure-t-elle. Je ne suis pas là pour dire si les décisions prises par les établissements sont bonnes ou mauvaises, mais pour vérifier leur légalité. Le commissaire est juste là pour vérifier si les décisions des cours et des tribunaux sont bien appliquées.» Néanmoins, il arrive parfois que les commissaires demandent au cabinet (Degryse, Les Engagés, en l’occurrence) la position du gouvernement sur certains sujets, puisqu’ils représentent l’exécutif de la Fédération-Wallonie Bruxelles.

Rémunéré à hauteur de 85.000 euros (brut) par an, soit plus de 7.000 euros par mois, le poste est prisé. Elle ne sera pas la mieux payée des commissaires, puisque certains jouissent d’un traitement allant jusqu’à 127.000 euros annuels. Un ancien commissaire délégué du gouvernement assure qu’il s’agit «plus que d’un temps plein», en termes de charge de travail. En moyenne, le commissaire délégué du gouvernement a sept établissements à charge. Opaline Meunier en aura sûrement un de plus en raison d’un poste toujours vacant qu’il faut répartir.

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