vendredi, octobre 25

Le politicien d’extrême droite Walter Rosenkranz (FPÖ) a élu président du Parlement autrichien, provoquant l’indignation de la communauté juive et de certains élus. Le sexagénaire est membre d’une corporation d’extrême droite qui avait introduit le paragraphe aryen.

Le Parlement autrichien a élu jeudi pour la première fois à sa tête une figure d’extrême droite, la communauté juive s’indignant face à la nomination d’un homme qui « rend hommage aux criminels nazis ».

Walter Rosenkranz, 62 ans, a recueilli 100 voix sur 162 exprimées, a annoncé le président sortant de l’hémicycle Wolfgang Sobotka à l’issue du vote à Vienne. Ce choix fait suite à la victoire historique du FPÖ aux législatives de fin septembre. M. Rosenkranz a été élu par un vote secret à une courte majorité, principalement grâce aux voix de sa famille politique et des conservateurs de l’ÖVP. Le chancelier sortant Karl Nehammer a justifié ce vote par « l’usage » et la « tradition », qui veut que le poste revienne au parti vainqueur des élections. 

Mais d’autres élus ont dit vouloir « suivre leur conscience », évoquant leur « antifascisme inébranlable » pour voter contre un « europhobe », venu d’un parti « de plus en plus proche de l’extrémisme de droite des identitaires ». Face aux critiques, le chef du FPÖ Herbert Kickl a loué la « fidélité indéfectible (de M. Rosenkranz) à notre chère République d’Autriche et sa loyauté infaillible envers la démocratie, la Constitution et l’État de droit ».

Walter Rosenkranz fait partie depuis 1981 d’une corporation d’extrême droite (Burschenschaft), « Libertas », qui a introduit le paragraphe aryen dès 1878, interdisant l’intégration des Juifs. « Ce paragraphe a été aboli depuis longtemps », a récemment réagi M. Rosenkranz. Avant le vote, Oskar Deutsch, le représentant de la communauté juive de Vienne (IKG), s’est indigné dans une lettre ouverte aux députés de l’élection d’un homme du « camp révisionniste », qui rend « carrément hommage aux criminels nazis ».

Les Verts se sont élevés contre ce « signal désastreux« , « incompatible avec l’Europe » pour la « deuxième plus haute fonction de l’État » qui préside le Fonds national pour les victimes du nazisme – « un affront pour tous les survivants ».

Partager.
Exit mobile version