Yoon Suk Yeol, le président déchu de la Corée du Sud, est visé par un mandat d’arrêt. L’équipe de police venue le chercher chez lui s’est heurtée au service de sécurité de l’homme politique.
Un président déchu retranché dans sa résidence et résistant à son arrestation, des centaines de ses partisans rassemblés devant, un face à face tendu entre services de sécurité: la Corée du Sud vit ce vendredi un nouvel épisode d’invraisemblable chaos.
Destitué le 14 décembre, le président Yoon Suk Yeol est cloîtré dans sa maison dans les hauteurs du quartier chic de Hannam à Séoul.
Vendredi vers 08H00 (jeudi 23H00 GMT), une équipe du service anticorruption qui centralise l’enquête pour «rébellion» contre M. Yoon a pénétré dans la résidence présidentielle pour tenter d’arrêter le président déchu, qui avait auparavant ignoré trois citations à comparaître pour être interrogé. Arrivée à bord de cinq voitures, dont le trajet a été suivi en direct depuis l’aube par les télévisions sud-coréennes, cette équipe a été apparemment bloquée un long moment par un minibus garé en travers de l’entrée de la maison de M. Yoon. Elle est finalement parvenue à entrer dans la résidence, mais n’en est toujours pas ressortie plus de cinq heures plus tard.
L’équipe d’avocats du président est arrivée dans la matinée à la résidence. L’un d’eux, Seok Dong-hyeon, a écrit sur Facebook qu’il était «convaincu qu’ils (les enquêteurs) ne parviendront pas à exécuter le mandat d’arrêt aujourd’hui». De fait, les enquêteurs ont finalement annoncé suspendre leur tentative d’arrestation, empêchés de parvenir à leurs fins par la sécurité du président.
«En ce qui concerne l’exécution du mandat d’arrêt aujourd’hui, il a été déterminé qu’elle était matériellement impossible en raison de l’impasse persistante. Les inquiétudes pour la sécurité du personnel sur place ont conduit à la décision d’interrompre l’exécution», a déclaré dans un communiqué le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO).
Les enquêteurs ont jusqu’à lundi pour exécuter le mandat d’arrêt délivré par un tribunal de Séoul contre M. Yoon.