jeudi, septembre 19

La gauche se montre très critique de la présentation faite par la direction d’Audi Brussels. Un discours très différent de celui tenu par la droite à l’issue de la visite.

Les députés PS, puis PTB, ont quitté prématurément la visite parlementaire organisée mercredi après-midi à l’usine Audi Brussels à Forest.

«Nous avons posé beaucoup de questions, mais pas de réponses»

«Nous avons assisté à un safari», s’est insurgé Khalil Aouasti (PS). «Nous avons vu une usine propre, magnifique, mais sans personnel. Puis, la direction nous a reçus. Nous lui avons demandé à trois reprises pourquoi ils ne souhaitaient pas s’exprimer publiquement au Parlement. Nous n’avons pas obtenu de réponse. On ne va pas perdre notre temps. Nous prenons acte.» Le PS, via Caroline Désir, a déposé une proposition de loi visant à réformer la loi Renault, qui régit les procédures de licenciement collectif. Les socialistes annoncent qu’ils demanderont l’urgence sur ce texte demain/jeudi en séance plénière.

Rapidement, les élus PTB ont eux aussi quitté le site forestois. «Pendant une heure, on nous a fait une visite pour nous dire combien cette usine est performante», a réagi Raoul Hedebouw. «Ils nous ont ensuite présenté plein de chiffres, mais sans nous expliquer pourquoi ils ont fait une telle erreur industrielle. Nous avons posé beaucoup de questions, mais pas de réponses.» Le député communiste déplore également l’attitude de la direction d’Audi qui préfère «le huis clos pour éviter un débat public», parlant de «gens froids dans leur logique économique».

Le président de la commission de l’Économie Roberto D’Amico (PTB) a confirmé l’intention d’organiser des auditions la semaine prochaine à la Chambre. Il est fort probable que la direction soit absente. Elle avait déjà décliné l’invitation de la Chambre lors d’une première séance d’auditions en juillet dernier.

Ecolo dénonce aussi, mais la droite défend Audi Brussels

Les autres parlementaires ont quitté l’usine une heure et demie plus tard. Sur la même ligne que les socialistes et les communistes, Rajae Maouane (Ecolo) a qualifié de «visite scolaire» la rencontre avec la direction. Pour la députée écologiste, celle-ci a fait preuve d’un «cynisme total. Elle montre une belle usine qu’elle va quand même fermer». Selon elle, la direction n’a pas formulé de refus officiel de venir s’expliquer à la Chambre, «mais je n’ai pas senti d’ouverture».

À droite, les avis étaient plus nuancés et même critiques sur les départs prématurés du PS et du PTB. «Ce n’était pas si mal», a indiqué Denis Ducarme (MR), président de la commission des Affaires sociales. «Mais pour cela, il fallait rester.» «J’ai proposé à la direction qu’elle soit reçue au Parlement sur base de questions envoyées au préalable. Je n’ai pas eu de refus», a-t-il souligné. Le libéral a aussi appelé Audi à intensifier les contacts avec les gouvernements fédéral et régionaux, dans la perspective d’une reprise du site et de réaffectation des travailleurs. Il a enfin annoncé que le MR poserait demain/jeudi en séance plénière une question au gouvernement en affaires courantes, singulièrement sur le fait qu’aucun projet pour l’usine forestoise n’ait été intégré au plan de relance mis en place sous la législature précédente.

La N-VA a aussi déploré les départs du PS et du PTB. «Les discussions avec la direction d’Audi ne se déroulent pas comme nous le souhaitions. Mais en tant que député, je pense que vous devez aller au bout de toutes vos tentatives», a écrit Axel Ronse sur X. Selon lui, il est clair que l’usine forestoise fait partie du passé pour le constructeur automobile allemand.

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