dimanche, octobre 27

Selon le politologue Dave Sinardet (VUB), le fait que le Vlaams Belang participe à des majorités à Ranst ou Iseghem est, par deux fois, « le résultat d’une banale politique de village. »

Le fait que le Vlaams Belang participe à des majorités à Ranst ou Iseghem est, par deux fois, « le résultat d’une banale politique de village », estime le politologue de la VUB Dave Sinardet. Les conséquences potentielles de cette participation de l’extrême-droite au pouvoir local ne sont toutefois pas négligeables, prévient-il. « La rupture d’une digue, c’est un grand mot, mais plus cela se produira, plus ce type d’accord (avec l’extrême-droite) deviendra banal. »

Samedi, la liste indépendante Stip+ a officialisé un accord de majorité avec le Vlaams Belang. C’est la deuxième fois que le cordon sanitaire, pratique politique appliquée depuis plus de 30 ans et qui exclut l’extrême-droite de toute majorité, est rompu, après Ranst, en province d’Anvers.

Le Vlaams Belang est également au pouvoir à l’échelon local à Ninove, où il a remporté la majorité absolue.

Le politologue Dave Sinardet ne s’attendait pas à ce que le cordon sanitaire soit rompu dans deux communes. Il voit toutefois dans ces accords deux situations similaires. La participation au pouvoir du Vlaams Belang à Ranst et Iseghem est « le résultat d’une banale politique de village », dit-il. « Il s’agit de personnes qui ne s’entendent pas, combiné à l’ambition personnelle de devenir bourgmestre ou échevin. Les personnes intéressées font dès lors appel au Vlaams Belang. Le cordon sanitaire n’a pas été rompu pour respecter le signal de l’électeur, mais simplement pour atteindre une majorité ».

Les conséquences de cette « politique de village » ne sont toutefois pas négligeables, prévient Dave Sinardet. « La réticence à gouverner avec le Vlaams Belang s’effrite », estime-t-il. Le politologue n’exclut pas que le parti d’extrême-droite puisse entrer dans d’autres coalitions locales en Flandre, surtout maintenant que le droit d’initiative dans les communes où aucun accord de majorité n’a été conclu est transféré du premier au deuxième plus grand parti. Le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken a d’ailleurs indiqué samedi que son parti négocie encore « dans quelques communes ».

Le Vlaams Belang aura-t-il toutefois beaucoup d’influence sur la politique locale? Cela reste à voir, selon Dave Sinardet. Tant à Ranst qu’Iseghem, le parti d’extrême-droite n’est pas le plus grand parti de la majorité et devra se contenter d’un à deux échevins. « Dans tous les cas, il y aura dans les années à venir un focus sur les communes où le Vlaams Belang est au pouvoir. Je soupçonne que les échevins recevront souvent des appels de Tom Van Grieken, car il voudra pouvoir démontrer dans quelques années qu’il y a effectivement eu du changement avec le Vlaams Belang ».

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