Le SPF Santé publique ne modifiera pas la légilsation sur l’aspartame, alors que l’ONG européenne de défense des consommateurs Foodwatch en demande l’interdiction.
Le service public fédéral (SPF) Santé publique a décidé de ne pas modifier la législation actuelle autour de l’aspartame, additif alimentaire récemment pointé comme « potentiellement cancérogène » par l’OMS. L’organisme fédéral a indiqué, vendredi, qu’elle suivait ainsi la réglementation européenne.
Une récente étude menée pour le compte de l’ONG européenne de défense des consommateurs Foodwatch a révélé que près de la moitié des adultes belges (47%) consomment des denrées contenant de l’aspartame (E951), un édulcorant artificiel présent dans plus de 2.500 produits en Europe. La consommation de cet additif serait cependant associée à un risque accru de cancer. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère en effet que l’aspartame est « potentiellement cancérogène pour l’être humain ». Il serait également associé à un risque accru de développement de diabète de type 2 et de maladies cardio-vasculaires.
Face à ces risques, Foodwatch a appelé les autorités européennes à imposer une interdiction de l’aspartame.
« Pas de risque avéré »
Le SPF Santé publique ne compte pas suivre cette demande, a-t-il déclaré, vendredi, par voie de communiqué. L’organisme fédéral estime en effet que les récentes évaluations du CIRC et du comité d’experts de l’OMS sur les additifs alimentaires « confirment l’absence de raison de modifier la réglementation en vigueur ».
L’autorité belge considère que la classification de l’aspartame comme « potentiellement cancérogène » ne signifie pas « un risque avéré aux niveaux d’exposition » dans une consommation courante, rappelant que l’apport journalier admissible (AJA) pour cet édulcorant est fixé à 40 mg/kg de poids corporel par jour.
Le SPF Santé publique indique suivre les recommandations de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) qui avait déjà confirmé ces informations en 2013. « Aucun changement réglementaire n’est actuellement prévu » au niveau européen, précise le ministère. L’avis de l’EFSA de 2013 reste donc « toujours valable », poursuit-elle.