mardi, octobre 22

Faire des squats ou des longueurs participe à une meilleur hygiène de vie et aide à prévenir les maladies. Mais à lui seul, le sport donne-t-il des garanties de perdre significativement du poids?

La saison des injonctions est ouverte. Le body positivisme peut aller se rhabiller: c’est le moment de se muscler. De sculpter cette sangle «abdominable» avec une bonne séance de Pilates au mur entre deux visios. Indéniablement bénéfique pour la santé cardiovasculaire, certains cancers, la prévention des maladies neurodégénératives et la santé mentale, le sport présente bien des vertus. Mais pas celle de faire perdre, à lui seul, du poids.

Si enchaîner des squats ou se mettre au canicross permet de brûler des calories, de nombreuses études ont démontré que la pratique d’une activité sportive n’a qu’un impact limité sur l’indice de masse corporel (IMC). Dans un éditorial publié dans le British Journal of Sports Medicine (BJSM) dézinguant le «mythe de l’inactivité physique et de l’obésité», les auteurs rectifient une recommandation émise par The Academy of Medical Royal Colleges –«30 minutes d’exercice modéré cinq fois par semaine serait un remède plus puissant que de nombreux médicaments administrés pour la prévention et la gestion des maladies chroniques»– et rappellent qu’une mauvaise alimentation génère désormais plus de maladies que l’inactivité physique, l’alcool et le tabagisme réunis. Or, déplorent-ils, le «public est noyé de messages inutiles sur le maintien d’un « poids santé » grâce au comptage des calories, et nombreux sont ceux qui croient encore, à tort, que l’obésité est entièrement due au manque d’exercice.»

Un mythe, donc? Si l’activité physique fait bien dépenser des calories –aucun spécialiste de la santé ne le conteste–, elle permettrait au mieux aux personnes en excès de poids de se délester de deux à trois kilos au bout de plusieurs mois et à raison de deux heures et demie à trois heures minimum par semaine, formule, dans Le Point du 22 septembre 2023, le Pr. Boris Hansel, endocrinologue et nutritionniste à l’hôpital Bichat à Paris.

Une heure de volley-ball, par exemple, représente entre 200 et 250 calories brûlées. Sur une journée, c’est loin d’être négligeable. Sur une semaine, un peu plus. D’autant que faire du sport ouvre l’appétit. Les sportifs auraient en effet tendance à compenser leur dépense d’énergie supplémentaire en mangeant davantage. L’organisme lui-même vient contrecarrer cette perte de masse corporelle en s’adaptant à ce changement d’habitude et en diminuant la quantité d’énergie dépensée lorsque le corps est au repos.

En revanche, la pratique régulière d’un sport «cardio» activera la fonte de la graisse viscérale, cette «mauvaise graisse» stockée dans la cavité abdominale et entourant les organes vitaux tels que l’estomac, le foie et les intestins. Tout bénéfice, donc, pour l’organisme et le tour de taille.

Avec la musculation, les résultats sur la balance sont encore moins évidents. Soulever de la fonte fait gonfler les muscles maigres. Or, c’est bien connu, «le muscle pèse plus lourd que la graisse». En réalité, il est surtout plus dense et prend moins de place –15% environ– que la graisse. Il est donc possible de paraître plus mince sans avoir perdu un gramme.

Partager.
Exit mobile version