Après avoir été testés, il apparaît que les jeunes riverains de l’usine Umicore, à Hoboken, ont des taux de plomb dans le sang et d’arsenic dans les urines plus élevés que la moyenne, a fait savoir le Département soins de santé flamand. Une exposition qui « constitue un risque que surviennent des effets sur la santé ».
En comparaison avec leurs compagnons d’âge habitant ailleurs en Flandre, les jeunes riverains du site d’Umicore à Hoboken (province d’Anvers) présentent des taux plus élevés de plomb dans le sang et d’arsenic dans les urines. C’est ce qu’il ressort des analyses faisant partie de la surveillance à cet égard de l’entreprise Umicore. Davantage de mesures ne serait pour autant pas nécessaire, selon le Département soins de santé flamand.
200 adolescents de 13 à 17 ans habitant Hoboken, Kruibeke et Hemiksem ont été testés, entre février 2023 et janvier 2024, à leur exposition au cadmium, au plomb et à l’arsenic. L’organisme des jeunes vivant dans le périmètre étudié contenaient en moyenne plus de plomb et d’arsenic que le groupe de référence d’âge équivalent, mais domicilié ailleurs en Flandre. Leur taux de plomb dans le sang était ainsi en moyenne de 13% supérieur. Les différents produits de dégradation de l’arsenic dans l’urine étaient eux en moyenne 10% à 23% plus élevés.
Des effets possibles sur la santé
« Le plomb surtout est interpellant, car le dépassement de la valeur d’évaluation sanitaire est plus élevé dans la zone étudiée, écrit le ministère de la Santé dans un communiqué de presse. « À cet endroit, un jeune sur cinq a une valeur de plomb dans le sang supérieure à la valeur d’évaluation. En comparaison, ce chiffre n’est que de 12% dans le groupe de référence flamand ». Les niveaux de cadmium dans le sang et les urines sont plus bas, en revanche, en comparaison avec le groupe de référence. Mais dans les deux cas, un jeune sur trois environ révèle un taux supérieur à la valeur d’évaluation sanitaire. Ce qui témoigne, selon le Département soins de santé, d’une forte exposition à long terme concernant l’ensemble du territoire régional.
Des différences sont aussi observées avec les jeunes du groupe de référence concernant les infections et les inflammations des voies respiratoires. Le développement neurologique semble affecté également (vitesse de réaction et rapidité du traitement de l’information) ou encore le comportement (hyperactivité et comportement social) et le bien-être général (vitalité). « L’exposition à ces métaux lourds constitue un risque que surviennent des effets sur la santé« , analyse Elly Den Hond, porte-parole de l’équipe scientifique.
L’importance d’une bonne hygiène
Les adolescents habitant plus loin de l’usine, dans la direction des vents dominants, ont moins de plomb dans le sang. Ceux et celles qui se lavent régulièrement les mains et les dents présentent aussi des taux moindres. « Une bonne hygiène est donc importante pour diminuer son exposition », selon le Département soins de santé. L’organisme des jeunes souvent en contact avec la terre ou la poussière soulevée par le vent contient plus de plomb, de cadmium ou d’arsenic. « L’émission de métaux dans l’environnement a évolué dans le bon sens au cours des années », conclut le Département soins de santé. « Les résultats indiquent qu’il faut maintenir les mesures de surveillance des émissions, de la pollution environnementale et de l’exposition, sans qu’il soit pour autant urgent de prévoir des dispositions supplémentaires. Nous évaluerons si ces résultats justifient d’adapter les mesures et les conseils actuels ».