La Belgique peut se targuer de faire partie des pays où l’écart salarial est le plus bas d’Europe. Ce n’est néanmoins pas le cas pour toutes les fonctions, les femmes étant toujours largement sous-représentées dans les postes supérieurs.
En matière d’écart salarial global, les entreprises belges font mieux qu’avant, mais l’égalité parfaite n’est pas encore atteinte. A poste et âge égal, cet écart est passé de 2,41% à 1,79% au cours de l’année écoulée, ressort-il d’une étude de la société de conseil RH Hudson. Un chiffre qui place la Belgique dans les meilleurs élèves européens en la matière, bien que dans 15% des entreprises belges, l’écart salarial en défaveur des femmes reste supérieur au seuil de 5% imposé par l’EU Pay Transparency Directive de 2023.
Cette évolution s’explique principalement par la réduction de l’écart salarial dans les niveaux de fonctions les plus bas. A l’inverse, le fossé entre femmes et hommes s’est creusé au sein des fonctions supérieures. Pour les cadres intermédiaires, cet écart est passé à 6,95%, soit une augmentation de 1,52%, tandis que chez les cadres supérieurs, l’écart atteint désormais 9,72% (+3,55%).
Les femmes sont toujours sous-représentées
Cette augmentation est paradoxale, juge Paul-Etienne Siegrist, senior manager chez Hudson. «A une époque où les entreprises accordent de plus en plus d’importance à l’égalité des salaires, le fossé ne se réduit pas, mais se creuse au sommet des organisations. Pour quelle raison? Les fonctions les plus hautes dans l’organisation sont davantage individualisées, et dès lors plus difficiles à comparer que les fonctions les plus basses», explique-t-il.
Bien qu’une lente évolution semble se dessiner, les femmes restent sous-représentées au sein des niveaux les plus élevés des organisations, où elles occupent à peine un tiers des fonctions. Elles sont aujourd’hui 33% à travailler à un poste supérieur, contre 31% auparavant. Ce chiffre tombe néanmoins à 20% dans les secteurs traditionnellement masculins tels que l’engineering, la fabrication, l’IT et la construction.
Bachelier ou master: un écart qui s’accentue
L’écart salarial entre les employés disposant d’un bachelier et ceux qui ont obtenu un master se réduit. Du moins en début de carrière. Le salaire variable des masters reste cependant substantiellement supérieur, avec une différence de l’ordre de 2.000 euros par an en moyenne. A mesure que la carrière progresse, cet écart de rémunération totale s’amplifie.
«Cette différence s’explique avant tout par le fait que les masters accèdent plus fréquemment à des fonctions de cadre supérieur, précise Paul-Etienne Siegrist. Après dix à quinze ans de carrière, l’écart peut aisément atteindre mille euros mensuels.»















