L’intervention des huissiers, dimanche midi, sur le piquet de grève des travailleurs de bpost à Awans a mis «le feu aux poudres». Le personnel ne se sent pas entendu et a décidé, une fois de plus, de croiser les bras.
La colère n’est toujours pas retombée du côté des travailleurs et des travailleuses de bpost. Dimanche, des piquets de grève ont été installés devant les centres de tri de Bruxelles, Charleroi et Awans (Liège), mais ceux-ci ont pris fin après l’envoi d’huissiers sur place. Une levée des piquets de grève qui «ne signifie pas pour autant la reprise du travail», a assuré Thierry Tasset, secrétaire général de la CGSP Poste.
A Awans, les postiers ont décidé de croiser les bras, la CSC Transcom arguant que l’ordonnance des huissiers, décidée dimanche, vers 12h, par bpost, avait mis «le feu aux poudres». «Les travailleurs se sentent bâillonnés par bpost. Cette intervention des huissiers est clairement ressentie par tout le monde comme une atteinte au droit de manifester son mécontentement», détaille Michel Mazy, permanent syndicat, ajoutant que les travailleurs «ne se sentent pas entendus».
La grève touche également d’autres bureaux de distribution en Wallonie et à Bruxelles. Seules 40% des tournées seront dès lors assurées, ce lundi, au sud du pays, indique une porte-parole de bpost.
Facteurs et factrices protestent contre une réorganisation du travail proposée par la direction, qui modifie le processus de réattribution des tournées. L’entreprise postale assure qu’aucune personne ne perdra son emploi dans ce cadre. Les travaeilleurs, eux, dénoncent une charge de travail qui va s’alourdir. «De nombreux services vont être supprimés, ce qui signifie pour certains facteurs, plus de 800 boîtes supplémentaires», souligne la CSC par voie de communiqué.
Une nouvelle rencontre avec la direction mardi
Dimanche soir, une nouvelle réunion entre la direction et les syndicats de bpost a échoué, a indiqué Christophe Romain, délégué permanent CSC Transcom Postes. «L’entreprise reste sur ses positions et est persuadée que ce qu’elle fait, est bien», a dénoncé le syndicaliste.
«On veut bien une réorganisation, mais pas comme ça, ici, c’est inhumain», a encore fustigé Christophe Romain. «On gère des êtres humains, pas des numéros de matricule. La direction doit se remettre à la table» avec de réelles propositions, plaide le délégué permanent.
Ce lundi après-midi, les responsables nationaux des cinq organisations syndicales présentes chez bpost rencontreront la ministre des Entreprises publiques, Vanessa Matz (Les Engagés), avant de s’asseoir à nouveau, mardi, à la table des négociations avec la direction de l’entreprise postale.
(Avec Belga)
Le personnel de l’ensemble des bureaux de distribution de la province de Liège a débrayé lundi, à la suite de l’intervention de huissiers dimanche au centre de tri d’Awans, indique la CSC Transcom.