Des organisations cyclistes bruxelloises doivent annuler des projets, les associations de prévention santé sont sans nouvelles de leurs subsides. L’impossibilité de créer un gouvernement bruxellois impacte fortement le secteur associatif.
Des associations vélo bruxelloises s’inquiètent jeudi pour leur financement cette année alors que la Région de Bruxelles-Capitale ne s’est pas encore dotée d’un gouvernement. Certains projets sont menacés et des mesures d’économie sur l’emploi doivent être prises.
L’absence de gouvernement de plein exercice met les associations cyclistes bruxelloises au pied du mur, déplorent-elles dans un communiqué commun. Soutenues par les grandes organisations Gracq ou Fietsersbond, Kidical Mass, Pro Velo, Les Ateliers de la rue Voot et Ride Your Future disent subir les conséquences de l’incertitude budgétaire. Le secteur doit annuler ou repousser des projets, mais aussi procéder à des licenciements économiques sans pouvoir remplacer les départs.
Les Ateliers de la rue Voot expliquent par exemple déstocker 200 vélos enfants faute de financement et devoir annuler les ateliers participatifs de l’ULB et de Boitsfort, qui avaient accueilli 750 personnes en 2024. « Le printemps à Bruxelles est habituellement une saison foisonnante d’événements autour du vélo, mais cette année, c’est le calme plat », décrivent les organisations. « En l’absence de gouvernement de plein exercice depuis maintenant neuf mois, de nombreux financements sont en suspens ou supprimés. »
Elles déplorent le manque de subventions pour les projets annuels pour le vélo et un manque de vision à moyen et long terme pour les subventions structurelles. Les organisations réclament un engagement politique clair à la mesure des défis actuels pour garantir la continuité des actions en faveur du vélo et de la transition vers une mobilité plus durable et inclusive.
Le secteur de la prévention santé sans nouvelle de ses subsides
Les associations qui font la promo de la petite reine ne sont pas les seules à tirer la sonnette d’alarme. «Malgré les appels répétés du secteur non marchand aux
autorités, plusieurs centaines d’associations qui répondent aux besoins de la population sont abandonnées à une incertitude budgétaire insoutenable», écrivent par ailleurs des entités telles que Dune, la Fédération Laïque des Centres de planning familial ou même la commune d’Anderlecht.
En décembre pourtant, le parlement bruxellois avait voté des crédits provisoires suffisant pour que le premier trimestre de 2025, non sans mal, mais le secteur reste «sans nouvelles quant à leurs subsides et nombreuses sont les associations qui ont dû interrompre les activités concernées». Le deuxième trimestre de l’année arrivant, il a fallu recommencer cette parade budgétaire qui, même lorsqu’il est bien exécuté, «s’accompagne en effet d’une série d’effets indésirables». Le communiqué des associations bruxelloises cite en exemple le manque de perspective budgétaire, des problèmes de trésorerie, la non indexation des moyens alors que les dépenses, elles, sont indexées, l’absence de nouvelles politiques malgré l’ampleur des défis auxquels la Région bruxelloise doit faire face.
Par ailleurs, le secteur déplore une diminution de 15% du budget total des subsides facultatifs régionaux annoncée par le Ministre en Affaires courantes, Sven Gatz (Open VLD). «Le secteur non marchand n’est pas une variable d’ajustement budgétaire, critiquent elles. C’est un rempart essentiel contre la précarité, l’exclusion et l’isolement social mais aussi un puissant moteur de l’économie bruxelloise.» De fait, le contexte actuel impacte également le marché de l’emploi du secteur associatif. C’est pourquoi les associations bruxelloises demandent une feuille de route budgétaire «stable et prévisible pour l’ensemble de l’année 2025».