Les deux avocats de Pier Antonio Panzeri ont indiqué avoir interpellé la juge d’instruction et le parquet fédéral « sur les suites qu’ils entendent réserver à cette situation particulièrement grave ».
Les avocats de Pier Antonio Panzeri ont réagi mardi à la diffusion, lundi, des propos d’un enquêteur, selon lequel Panzeri ment dans le dossier Qatargate. Me Laurent Kennes et Me Marc Uyttendaele se sont dits « effarés par la partialité de cet enquêteur et par le contenu de ses déclarations ». Selon eux, ces propos « manifestent une hostilité majeure » non seulement à l’égard de leur client, « mais également des autorités judiciaires et politiques du pays ».
Les deux conseils de Panzeri ont indiqué à Belga avoir interpellé la juge d’instruction et le parquet fédéral « sur les suites qu’ils entendent réserver à cette situation particulièrement grave ». Les avocats de Panzeri parlent d’un nouveau « lynchage médiatique » à l’égard de leur client. Les deux avocats constatent par ailleurs « que cet enregistrement date d’il y a neuf mois et que, depuis lors, aucun élément n’a conduit les autorités judiciaires à remettre en cause la parole de leur client et, partant, son statut de repenti ». Pour sa part, Pier Antonio Panzeri « continuera à respecter le secret de l’instruction et ne répondra à aucune interpellation médiatique sur le fond du dossier », ont prévenu ses conseils.
Lundi, des extraits audios ont été révélés par plusieurs médias, dans lequel un enquêteur du dossier Qatargate affirme que Pier Antonio Panzeri, inculpé dans ce dossier et bénéficiant du statut de repenti, ment. Ces propos ont été tenus le 3 mai 2023 à l’attention d’un autre inculpé, Francesco Giorgi, qui a enregistré la conversation à l’insu du policier. « On ne croit rien de ce qu’il dit. On sait très bien qu’il se moque de nous », aurait notamment lancé ce dernier, inspecteur principal à l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) de la police judiciaire fédérale (PJF), selon l’enregistrement diffusé.
Le parquet fédéral a déclaré avoir pris connaissance de ce document. La conversation a, « semble-t-il, été tenue à l’occasion de la restitution, à cet inculpé, d’une pièce à conviction qui lui appartenait », a-t-il précisé par voie de communiqué lundi. Le ministère public a encore indiqué qu’une procédure était en cours devant la chambre des mises en accusation de Bruxelles afin d’examiner « la légalité d’un certain nombre d’actes d’enquête posés ». Il a ajouté que « les conclusions qui découleront de l’arrêt (de la chambre des mises en accusation, NDLR) seront bien entendu prises en compte pour l’enquête ». Le parquet fédéral enquête sur des tentatives du Qatar et du Maroc d’influencer par la corruption les décisions économiques et politiques du Parlement européen.
Plusieurs personnes sont inculpées, parmi lesquelles l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri, l’ex-vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili et son compagnon Francesco Giorgi, l’eurodéputé belge Marc Tarabella et l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino.