Malgré une réduction de l’utilisation d’antibiotiques cette année, les Belges figurent parmi les plus gros consommateurs européens.
La Belgique reste l’un des pays européens les plus consommateurs d’antibiotiques, malgré une diminution progressive de leur usage entre 2016 et 2024, selon une étude publiée lundi par les Mutualités libres. En marge de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (RAM), ces dernières appellent à renforcer les efforts pour atteindre les objectifs fixés par le plan d’action national belge AMR One Health et le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) en matière de résistance aux antibiotiques.
En 2019, environ une infection sur 11 était résistante aux antibiotiques en Belgique, affectant en particulier les populations les plus vulnérables comme les personnes âgées et les très jeunes enfants, soulignent les Mutualités libres.
Entre juillet 2016 et juin 2024, la consommation d’antibiotiques a légèrement baissé, atteignant 17,8 doses journalières pour 1.000 habitants, selon une étude menée auprès de 2,3 millions d’affiliés des Mutualités libres. Sur la même période, des antibiotiques remboursés ont été délivrés par une officine publique à un tiers de leurs affiliés.
L’étude évalue en outre les objectifs fixés par le plan AMR One Health, l’ECDC et le KCE sur la consommation d’antibiotiques. La réduction de l’utilisation des antibiotiques à large spectre à 5% du volume total prescrit et la diminution globale de 40% de la consommation d’antibiotiques par rapport à 2019 n’ont, entre autres, pas été atteintes.
L’utilisation majoritaire (65%) des antibiotiques de la catégorie « Access » de l’OMS, soit des antibiotiques avec potentiel de résistance plus faible, est le seul à avoir été rempli. En 2024, 69% des antibiotiques utilisés en Belgique appartiennent en effet à cette catégorie, ce qui dépasse l’objectif initial.
Face à ces constats, les Mutualités libres recommandent de soutenir les prescripteurs dans une utilisation « raisonnée et modérée » des antibiotiques, ainsi que de sensibiliser les citoyens à leur utilisation appropriée.