Ce fut l’affaire, et, à en entendre certains, l’injustice de l’année. Julie Taton n’a pas pu élire domicile à Mons à temps pour se faire élire. Les dossiers des multiples recours montrent que le parachutage électoral était tout simplement mal préparé.
«Moi? Montoise? Ah bon? Vous me l’apprenez!» Le 13 juillet, à Charleroi, une joie libératrice soulève la splendide verrière rénovée du CampusU, Ville-Haute. Le président Bouchez, pimpant d’une légitime autosatisfaction, présente les toutes fraîches Déclarations de politique régionale (DPR) et de politique communautaire (DPC), rédigées avec son homologue des Engagés, Maxime Prévot, à des militants ravis comme jamais. Les libéraux, toilettés comme pour une pétanque knokkoise, rayonnent. Dans la foule, Olivier Chastel, me rappelle en rigolant que Georges-Louis Bouchez a battu son record libéral des voix de préférence dans le Hainaut, le 9 juin. En 2007, le Carolo en avait récolté 67.000, 12.000 de moins que le Montois cette année. Plus loin, plus tard, Didier Reynders, l’autre grand vainqueur des élections de 2007, se dit un peu brumeux. La veille, il a invité une poignée d’amis, les plus proches, dans sa maison de campagne, pour fêter les 25 ans du retour des libéraux au pouvoir (le 12 juillet 1999, le premier gouvernement Verhofstadt, dont Didier Reynders fut l’influent ministre des Finances, mettait un terme à douze longues années d’opposition libérale).
Ça a duré des heures, cette fête, hier. Mais c’est vrai que l’euphorie d’aujourd’hui, sous cette verrière carolorégienne, a quelque chose de cette époque victorieuse, dit-il. Quelques autres me disent avoir reçu des messages quand je suis entré dans la salle, alors on se rappelle plus tard. A la fin, les militants valident la DPR et la DPC, tout le monde sourit, et bras dessus, bras dessous, on file vers l’autre bout de la grande salle, derrière des tentures noires, où il y a un bar et des mange-debout, on boit du vin blanc et on bavarde.
Accoudée à l’un d’eux, il y a Julie Taton. Depuis quelques semaines déjà, je sais qu’elle veut se présenter aux élections communales à Mons.
Quelques jours plus tôt, à la Chambre, j’ai croisé son président de parti, Georges-Louis Bouchez.
«Peux-tu me jurer que Julie Taton ne se présentera pas à Mons?», lui ai-je demandé.
«Je ne peux pas te jurer que Julie Taton ne se présentera pas à Mons», m’a-t-il répondu, puis il a continué son chemin et il m’a fallu quelques jours pour me remettre de l’entorse du cerveau provoquée par ces doubles négations que j’avais moi-même enclenchées.
Les effets de cette cérébrale foulure sont passés lorsque je croise la future Montoise accoudée à son mange-debout, à Charleroi, le 13 juillet 2024, et voilà comment s’enclenche l’affaire du siècle de l’été dernier. Par un mensonge ordinaire.
A ce moment, trois mois jour pour jour avant les élections communales, elle espère déjà être sur la liste Mons en Mieux, menée par son président, le 13 octobre.
Elle ne sait pas qui je suis. Alors, quand je lui demande si elle deviendra bientôt montoise, elle bluffe.
Tous les documents, sur lesquels Le Vif a pu mettre la main, le démontrent, comme ses déclarations ultérieures à des médias qu’elle sélectionnera précautionneusement, évidemment. Mais elle ignore qui le sait, et ne sait pas qui je suis; c’est normal, on ne s’est jamais parlé. Alors, quand je lui demande si elle deviendra bientôt montoise, elle bluffe. «Moi? Montoise? Ah bon? Vous me l’apprenez!», dit-elle, et moi je réponds «ah bon»; je sais qu’elle bluffe, elle ne sait pas que je sais qu’elle bluffe, et puis, je vais boire un vin blanc.
Le 17 juillet, Le Vif publie l’information. Le 20 juillet, à SudInfo évidemment, Julie Taton confirme qu’elle déménage à Mons pour de vrai, enfin… qu’elle a seulement posé quelques affaires «dans un petit appartement où elle s’est installée temporairement», seule donc, qu’elle reviendra vers la mi-août, après ses vacances en famille, et cette interview marque le début de l’affaire de l’année de l’été dernier.
Une affaire baignée de coupable insouciance, qui commence officiellement le 14 juillet au soir, lorsque Julie Taton n’encode pas ses disponibilités dans le formulaire numérique qu’elle envoie à l’administration communale de Mons, et de victimisation à outrance, lorsque Julie Taton, presque en larmes devant un énième échec de procédure et face à la caméra de Sudinfo évidemment, s’étonne des proportions prises par cette affaire, dans laquelle elle et son parti auront mobilisé une poignée d’avocats, un collège communal, deux présidents de parti au moins, un gouverneur de province, la ministre de l’Intérieur et son administration, la zone de police de Mons-Quévy où elle n’habitait pas vraiment, celle de La Mazerine, à Lasne, où elle habite en vrai, ainsi que le tribunal de première instance de Bruxelles et la cour d’appel de Mons.
Le plan est établi dès juin. Mais il est foireux et c’est pour ça qu’il n’a pas fallu attendre l’interview à Sudinfo pour le savoir. Julie Taton, sur RTL évidemment, le 11 juin, affirme pourtant qu’il n’est pas question qu’elle déménage dans le Hainaut, d’où elle a été élue députée, parce que «la meilleure école du monde», celle de ses enfants, se trouve à cinq minutes de son domicile lasnois. Les documents que Le Vif a pu se procurer prouvent qu’elle a soit menti à RTL, soit qu’elle a très vite changé d’avis en disant aux diverses instances qu’elle a tentées de convaincre de la réalité de son installation montoise. En effet, dans la citation en référé introduite devant le tribunal de première instance de Bruxelles le 10 septembre, comme dans leurs conclusions à l’audience du 18 septembre devant la cour d’appel de Mons, ses avocats affirment que c’est dès «le mois de juin» que Julie Taton «décide de déménager à Mons et d’y fixer sa résidence principale, témoin de son attachement pour une province et une ville où elle veut dorénavant vivre et élever ses enfants».
L’idée, bien sûr, vient de son président de parti, qui, l’énorme victoire nationale du 9 juin actée, lorgne un triomphe communal le 13 octobre. Il enrôle donc très vite sa plus récente recrue, à qui il faut trouver une résidence montoise avant le 31 juillet, date de la clôture de la liste des électeurs. Ça tombe très bien parce qu’il en a une sous la main, de résidence montoise. Il n’habite en effet plus dans son petit appartement de la rue du Joncquois, en lisière du centre-ville, à deux pas de la maison familiale sur cette longue avenue du Général de Gaulle où il a grandi. Récemment, il s’est domicilié à nouveau chez ses parents, le temps des travaux dans l’hôtel de maître de style Louis XIII dont il a fait l’acquisition, rue du Gouvernement, en plein centre historique. Le fils prodigue crèche ailleurs en général, bien sûr. Son modeste kot, un petit 60 m2 bardé de posters de F1 pourra donc faire l’affaire. Il invite Julie Taton à y déposer quelques affaires, à entamer les démarches administratives et puis, à partir en vacances avec la famille lasnoise dont, administrativement, elle dit pourtant se séparer. Un bail? Rien d’écrit, et encore moins d’enregistré. Un loyer? Aucun. Des charges? Aucunes pour la prestigieuse locataire. «Il y a un bail verbal (mise à disposition gratuite pour un délai de trois mois/charges comprises)» et «tous les contrats sont restés au nom de M. Bouchez dès lors que la mise à disposition est gratuite», répondra Julie Taton, le 12 septembre, au commissaire qui a dû l’interroger suite à un de ses premiers recours, devant le collège communal de Mons.
Au moment où ce bail inexistant n’est pas signé, les libéraux pensent que la simple demande d’inscription sur le registre de la population, donc sur la liste des électeurs, suffira, et c’est une erreur. Une enquête doit, dans les deux semaines suivant la requête, confirmer l’inscription. C’est la loi. Un éventuel bail peut favorablement contribuer à ces vérifications, Julie Taton n’en a pas. Et si le requérant n’a pas indiqué ses disponibilités horaires, un passage de la police est nécessaire, il en faut au moins trois, il y en aura quatre, et jamais Julie Taton n’y sera.
Rue du Joncquois, on ne voit plus Georges-Louis Bouchez depuis longtemps. Et pour longtemps, la police n’y verra pas Julie Taton.
Car rue du Joncquois, on ne voit plus Georges-Louis Bouchez depuis longtemps. Et pour longtemps, la police n’y verra pas Julie Taton. Le 29 juillet à 19h31, à la quatrième vaine visite à l’adresse donnée par Julie Taton deux semaines plus tôt, un agent de police montois se risque à sonner chez les voisins. Ils n’ont jamais vu l’ancienne Miss Belgique autre part qu’à la télévision. Le policier veut savoir qui, selon eux, vit à côté. Le voisin de gauche répond «qu’il s’agissait de Monsieur Bouchez Georges-Louis qui ne loge plus ici depuis que sa compagne a accouché». Celui de droite déclare «qu’il s’agissait de Monsieur Bouchez Georges-Louis et de temps en temps de sa compagne. Ils ne résident plus à l’adresse depuis plusieurs mois. La compagne de Monsieur Bouchez est venue il y a deux jours reprendre des vêtements sur un cintre et un sac», peut-on lire dans le rapport de police annexé à la défense de la Ville de Mons devant la cour d’appel et le tribunal de première instance.
Lors des trois visites précédentes, plus tôt dans la journée du 29 juillet à 17h31, avant ça le 23 juillet à 14h47, et encore avant ça le 21 juillet à 11h52, «la personne est absente sur place au moment du contrôle», et «le nom de la personne n’est ni sur la sonnette ni sur la boîte aux lettres». Georges-Louis Bouchez n’y est donc plus, et Julie Taton ne semble pas prévoir de s’y trouver de sitôt.
Tout démontre ainsi qu’elle ne s’y est pas réellement établie avant la date limite du 31 juillet. Y compris ses propres déclarations.
Le 2 août, alors qu’elle pense encore que la procédure se déroulera sans problème, elle répond à l’appel du Vif. «Là, je suis en vacances à la mer avec ma famille, mais je reviens mi-août, vous pourrez venir boire un café dans mon petit appartement», dit-elle en rigolant. Et elle insiste, car elle est vraiment certaine que l’enquête se passe comme elle espère qu’elle se passe. «Si, si, je suis montoise. On a reçu les confirmations», ajoute-t-elle alors que ce n’est pas vrai. Elle a bien reçu, le 1er août, un e-mail de réponse de la Ville à sa demande d’inscription au registre de la population, signé numériquement à 16h34 par le chef du service Etat civil. Mais cette réponse ne confirme rien. Elle réfute tout. «L’enquête de résidence n’a pas pu aboutir en raison de fait que l’agent de quartier n’ait pas pu vous rencontrer après quatre passages à l’adresse et suite à une enquête de voisinage», y est-il écrit. «En date du 2 août 2024, à son retour de vacances, elle prend connaissance d’une notification, datée du 1er août 2024, de la décision de l’officier d’Etat civil de la Ville de Mons de refuser son inscription au registre de la population», préciseront les avocats de la députée fédérale dans leur recours. Elle est en fait revenue à toute vitesse, pas après la réception du courriel, mais après le coup de téléphone du Vif, dans l’appartement qu’elle n’occupait pas, soit beaucoup plus tôt qu’à la mi-août. Après la parution de l’article mettant en doute la matérialité de sa résidence à Mons, les vacances de Julie Taton se terminent précipitamment. L’insouciance également.
«Si, si, je suis montoise. On a reçu les confirmations», alors que ce n’est pas vrai.
Dans un groupe WhatsApp Mons-en-Mieux, Georges-Louis Bouchez rassure ses camarades. Il compare la production du Vif sur le sujet à des déjections animales. A partir de dorénavant, pour ses dizaines de milliers de followers, probablement aussi pour les journalistes, et à coup sûr pour toutes les autorités possiblement compétentes, l’entrepreneuse lasnoise devra surjouer le rôle d’une indigène bien ancrée dans son kot de la rue du Joncquois. Quelques heures plus tard, la Lasnoise relance la procédure d’inscription au registre de la population, puis elle annule la relance, car elle l’inscrirait, nécessairement, après la date limite. Elle engage alors un combat administratif et judiciaire contre la décision montoise de ne pas l’inscrire au registre de la population avant le 31 juillet.
«Mon combat pour vivre à Mons», déclarera-t-elle, comme SudInfo évidemment. C’est un combat perdu d’avance, mais les libéraux l’ignorent, alors ils déposent deux recours, le 12 août. Un auprès du collège communal de Mons et un autre auprès de la ministre de l’Intérieur. Les deux sont transmis par Julie Taton au gouverneur de la province de Hainaut, Tommy Leclercq, chargé de valider le registre des électeurs, et qui doit donc tenir cette validation en suspens.
D’ici à la séance extraordinaire du collège communal, qui doit statuer sur le premier recours le 13 septembre, Julie Taton, son président et ses avocats croient rassembler des arguments de droit et des preuves de fait qu’elle réside bien à Mons depuis le 15 juillet.
Ils s’enfoncent en fait et en droit. Elle fait jurer à un ami qu’il a bien déposé quelques affaires lui appartenant le 15 juillet, et elle joint deux stories Instagram d’activités à Mons, les 18 et 21 juillet, ce jour où, députée fédérale assistant au Te Deum, elle avait publié une photo d’elle remerciant «Monsieur le bourgmestre. Merci Tommy!», alors qu’il s’agissait du gouverneur du Hainaut. Elle prouve qu’il n’y avait pas d’étiquette sur la boîte aux lettres et sur la sonnette, en déplorant que la syndic a mis du temps à répondre au propriétaire et donc à placer les nominettes dans les temps. Toutes les autres pièces démontrent qu’elle n’était pas à Mons pendant qu’elle devait y être, c’est-à-dire avant le 1er août: des photos de ses vacances à Ramatuelle et à Knokke, des preuves d’achats dans des boutiques montoises après le 15 août, des discussions sur des rendez-vous avec des directions d’école, les meilleures du monde mais de Mons et plus de Lasne, début septembre.
L’enquête complémentaire impose à la police trois nouveaux passages, «à des dates et heures différentes. Ceci dans le but d’augmenter les opportunités de rencontrer les demandeurs», précise le rapport. Le 2 septembre, à 20h05, un agent de quartier sonne trois fois, «pas de réponse». Le 3 septembre, à 14h10, il sonne encore trois fois et il n’y a toujours personne, et le 11 septembre à 9h58 non plus.
Le 13 septembre, le collège communal de Mons rejette donc le recours de Julie Taton. Un collège PS-Ecolo évidemment.
Julie Taton et ses avocats annoncent déposer un recours contre le rejet du recours. Ils vont devant la cour d’appel de Mons, et la cour d’appel de Mons statuera le 18 septembre.
Entre-temps, une action en référé avait été introduite, le 10 septembre, devant le tribunal de première instance de Bruxelles par Julie Taton et ses avocats pour l’inscrire provisoirement au registre de la population, et le tribunal de première instance de Bruxelles déclare le 16 septembre que son avis ne sert à rien, puisque la cour d’appel de Mons statuera le 18 septembre, déboute Julie Taton et la condamne à payer à la Ville de Mons et à l’Etat belge 1.800 euros pour les avoir dérangés pour rien.
La lettre de Julie Taton à Annelies Verlinden restera sans réponse définitive. La ministre de l’Intérieur et son président de parti, Sammy Mahdi, ont eu à subir, en pleine phase estivale de négociations de l’Arizona, la verve fougueuse de Georges-Louis Bouchez. Ils se sont réfugiés derrière la protectrice lenteur de l’administration fédérale. En réalité, ils attendaient le terme des autres recours, craignant de devoir assumer devant la verve fougueuse précitée l’inévitable refus du SPF Intérieur.
Car les prolégomènes de cette énième enquête sur l’enquête ont encore ajouté du chaos à cette succession de cuisantes démarches. L’Intérieur entame de prudentes formalités en chargeant la zone de police de La Mazerine, dont Lasne fait partie, d’une vérification liminaire.
Le 23 août, un agent lasnois frappe à la porte de la maison que Julie Taton dit, depuis le 15 juillet, ne plus habiter. C’est Julie Taton qui lui ouvre. L’agent constate que Julie Taton lui a ouvert la porte. Quelques heures plus tard, Julie Taton lui envoie un e-mail pour dire qu’elle était à Lasne et pas à Mons pour préparer la rentrée scolaire de ses enfants à Lasne, et pas à Mons, mais qu’elle accueillera volontiers son collègue de Mons et pas de Lasne pour un thé. Sept passages de policiers auront été suscités par l’inscription de Julie Taton et par ses deux recours. Un seul aura conduit à une rencontre physique, celui de Lasne, où elle n’était plus censée vivre depuis plus d’un mois.
A Mons, le 16 septembre, devant la cour d’appel, la défense de Julie Taton verra dans cette visite lasnoise que les enquêtes complémentaires de ses propres recours ont imposée, la preuve qu’elle n’a pas été traitée comme «un citoyen lambda». Les exemples d’autres cas, traités avec la même célérité par l’administration et la police montoises, à la même période que Julie Taton, ont pourtant achevé de convaincre la cour qu’elle avait été considérée comme une aspirante montoise ordinaire, en un peu plus bruyante. Julie Taton ne pourra donc pas se présenter aux élections communales du 13 octobre, c’est définitif, sauf si elle va devant la Cour de cassation, et c’est presque la fin de l’affaire de l’année de l’été dernier.
Médias et followers attendent de voir la citoyenne lambda la plus célèbre de tout le Hainaut emménager dans sa nouvelle maison.
Car Julie Taton ne va pas en cassation, mais fait croire, ce 16 septembre, sur l’esplanade du palais de justice de Mons, qu’elle dérange. Comme il faut faire quand une coupable, ici de négligence, veut se faire passer pour une victime, ici d’un complot politique. Sa volonté de concourir au scrutin communal dérangeait sans doute le collège PS et Ecolo, évidemment. Mais elle a aussi dérangé deux zones de police, l’Intérieur, des avocats, un gouverneur, une cour et un tribunal, avec des arguments fallacieux et des justifications hors de propos qui n’ont convaincu aucun d’entre eux. «On n’a définitivement pas envie que je m’installe ici», a-t-elle répété, sincèrement abattue, à SudInfo évidemment, mais pas seulement: tous les médias de Belgique étaient là, sur l’esplanade du palais de justice de Mons. Personne ne lui a pourtant interdit de s’installer à Mons. Elle s’y serait légalement établie sans problème avant le 31 juillet si elle avait, deux semaines plus tôt, rempli l’espace prévu à signaler ses disponibilités à l’administration. Et elle aurait été domiciliée à la mi-août si elle n’avait préféré l’humiliant chemin de recours boiteux à une réinscription dans les formes, mais trop tardive pour figurer sur les listes.
Le 10 octobre, trois jours avant les élections communales et quatre avant le terme du bail verbal, gracieux, pas enregistré et de trois mois conclu avec son président de propriétaire, Julie Taton répond enfin au septième coup de sonnette d’un policier local qui passe par la rue du Joncquois. Elle est enfin montoise pour les registres. Et elle devient, dans la foulée, Montoise pour les Montois, puisque son parti la désigne pour six ans conseillère de l’Action sociale à Mons.
Elle n’a, en revanche, pas encore emménagé dans une nouvelle maison. Tous les médias et les followers attendent d’y voir la citoyenne lambda la plus célèbre de tout le Hainaut, pour définitivement conclure l’affaire de l’année de l’été dernier.