Après les révélations de la VRT concernant le CPAS d’Anderlecht, les présidents des fédérations des CPAS des trois Régions du pays ont alerté sur les conditions de travail des assistants sociaux.
La commission des Affaires sociales de la Chambre a consacré, mercredi, une journée d’auditions à l’affaire qui secoue le CPAS d’Anderlecht. L’auditorat du travail de Bruxelles a ouvert une enquête sur une éventuelle fraude dans l’octroi d’allocations, à la suite du reportage de l’émission Pano de la VRT, qui a révélé un certain nombre d’abus.
Devant les députés, le président de la fédération bruxelloise Georgy Manalis (Brulocalis) a reconnu les problèmes. Toutefois, en raison des enquêtes en cours, les présidents des CPAS ont jugé prématuré de se pencher sur cette question spécifique. Avec ses collègues, il a insisté sur les difficiles conditions de travail des assistants sociaux: surcharge de travail, burn-out, absentéisme, difficulté de recrutement. Pour M. Manalis, cette situation a des « conséquences sociales délétères« : allongement des délais, augmentation du risque d’erreur, non recours aux droits.
Le président bruxellois a clairement formulé une demande de refinancement. La charge de travail est « un problème plus important que le problème de fraude », a appuyé son collègue flamand Piet Van Schuylenbergh (VVSG). Il a rappelé que les travailleurs sociaux ne sont pas entièrement financés par le fédéral. Les CPAS reçoivent ainsi un remboursement de 500 euros par dossier, ce qui signifie qu’un travailleur social devrait traiter 100 dossiers par an pour obtenir un financement à 100%.
M. Van Schuylenbergh a lancé quelques pistes pour alléger cette charge de travail et améliorer mécaniquement le taux de financement. L’une d’entre elles consiste à éviter aux CPAS de donner des avances sur certaines allocations accordées par d’autres niveaux. Selon lui, cela permettrait de réduire d’un quart le nombre de dossiers à traiter. Ensuite, le représentant de la VVSG a suggéré d’assouplir les conditions de diplôme des assistants sociaux afin de faciliter les embauches. « Un tel débat doit constituer une opportunité et un vrai moment de réflexion sur notre modèle, dans la sérénité, avec ordre et méthode. Plutôt que de blâmer l’ensemble du système, soutenons-le », a conclu Alain Vaessen, de la fédération wallonne.