lundi, décembre 29

A partir du 1er janvier, les heures creuses pour la consommation d’électricité seront modifiées. De nouvelles économies seront-elles possibles?

Dès jeudi prochain, 1er janvier, plusieurs changements entrent en vigueur. Entraînant un impact concret pour le portefeuille. Les plages horaires «heures pleines/heures creuses» de consommation électrique changent en Wallonie.

Un rappel, d’abord, s’agissant des heures creuses. Elles s’appliquent essentiellement aux tarifs bihoraires, à savoir les clients qui possèdent un compteur mesurant la consommation électrique en deux plages horaires: le tarif plein (de jour) et le tarif préférentiel (le week-end et la nuit de 22 heures à 7 heures). Le système est simple: lancer son lave-linge ou son lave-vaisselle après 22 heures et le week-end est plus économique. Précision: la tarification bihoraire s’applique tant à l’électricité consommée qu’aux coûts de sa distribution.

15 heures creuses par jour

Tout change le 1er janvier pour les clients wallons qui bénéficient de ce tarif bihoraire. Selon le régulateur du marché wallon de l’énergie, la CWaPE, l’objectif de la réforme est double: s’adapter aux nouveaux usages (le télétravail, l’arrivée massive de véhicules électriques, l’utilisation accrue de systèmes de chauffage alternatif), mais aussi au développement des énergies renouvelables, dont la production, par exemple pour le solaire, est importante dans la journée.

Les nouveaux horaires sont désormais fixés pour toute la semaine, en ce y compris le week-end. Les heures creuses demeurent la nuit, de 22 heures à 7 heures, et sont déplacées en milieu de journée, de 11 heures à 17 heures. Soit douze heures creuses supplémentaires par semaine. Au total, ce sont 105 heures creuses disponibles tout au long de la semaine (contre 93 heures en 2025). Par jour, ce sont quinze heures creuses.

Il reste financièrement avantageux de misant sur les heures creuses. Les coûts de l’électricité et de distribution demeurent plus bas en heures creuses. Mais, pour que l’option heures pleines/heures creuses soit avantageuse, il faut consommer au moins un quart, voire un tiers, de l’énergie durant les heures creuses. Selon Ores, le plus important gestionnaire de réseau de distribution, une famille de quatre personnes, qui consomme 5.900 kWh/an et qui programme son boiler électrique aux heures creuses, peut réaliser jusqu’à 25% d’économie sur les frais de distribution, soit environ 180 euros par an.

Tarif incitatif

Dès le 1er janvier, le consommateur wallon équipé d’un compteur communicant (digital) pourra opter pour un tarif incitatif «Impact». Avec ce nouveau tarif, la CWaPE veut encourager les usagers à consommer l’électricité lorsque celle-ci est abondante sur le réseau, notamment en milieu de journée ou durant la nuit, et les dissuader lorsque le réseau est plus sollicité. Son objectif est de soulager le réseau, de favoriser l’intégration des énergies renouvelables, de réduire les pics de tension et, indirectement, de limiter les décrochages d’onduleurs que subissent de nombreux prosumers wallons.

Concrètement, le tarif Impact se compose de trois tarifs de distribution répartis sur cinq plages horaires: les heures «Eco» (moins chères que les heures creuses) de 1 heure à 7 heures et de 11 heures à 17 heures; les heures «Médium» (moins chères que les heures pleines) de 7 heures à 11 heures et de 22 heures à 1 heure; enfin les heures «Pic» (plus chères que les heures pleines) de 17 heures à 22 heures.

Le week-end n’est plus entièrement en heures creuses. En 2026, mieux vaut donc faire tourner ses machines à midi.

Cette option n’est intéressante que si le client a des consommations importantes d’électricité qui peuvent être déplacées, en particulier celui qui recharge sa voiture électrique ou qui possède une pompe à chaleur ou un boiler électrique. En résumé, elle convient à l’usager qui est prêt à adapter sa consommation pour réduire sa facture. Et elle est optimale avec des appareils programmables.

Quelles économies possibles?

Le consommateur pourra réduire plus ou moins significativement son coût de distribution, qui par ailleurs augmente dès 2026. La CWaPE a fait ses calculs, en se basant sur un ménage wallon moyen, au tarif bihoraire, sans équipement énergivore (une pompe à chaleur ou un véhicule électrique à recharger) et en intégrant le lave-linge, le lave-vaisselle et le sèche-linge.

Et, en chiffres, ça donne ceci. Si ce ménage n’adapte pas son comportement aux nouvelles plages horaires, il paiera en théorie 327 euros de frais de distribution en 2026. S’il ajuste ses consommations flexibles, ces frais seront réduits à 317 euros. S’il opte pour le tarif Impact mais qu’il n’adapte pas sa consommation, les frais de distribution s’élèvent à 309 euros. Mais s’il maximise ses consommations flexibles, ce montant sera alors de 280 euros.

Mais c’est surtout un ménage équipé d’une borne de recharge qui pourra réduire ces coûts de distribution en optant pour la formule Impact. Sans adaptation aux nouvelles plages horaires, il paiera 687 euros de frais de distribution en 2026. En adaptant son mode de consommation, ce seront 598 euros annuels. En revanche, en optant, cette fois, pour la formule Impact, il paiera 666 euros, sans adaptation. Et s’il déplace ses consommations, il ne déboursera plus que 493 euros.

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