La fin d’année pluvieuse a détrempé la Belgique. Un début d’hiver positif pour la recharge des nappes phréatiques qui alimentent en eau la Wallonie. Mais pour éviter la sécheresse cet été, il faudra encore que la pluie nous tombe sur la tête. Plutôt de façon légère et continue.
Le froid, bien installé en Belgique, pourrait amener quelques flocons par endroits dans les prochains jours. Une nouvelle aubaine pour la recharge des nappes phréatiques. La fonte de la neige offre en effet l’occasion d’alimenter les sols en eau. Comme l’ont fait les multiples épisodes pluvieux de la fin de l’année 2023.
« Une fine pluie continue ou de la neige sont largement préférables à des averses très abondantes, qui se déversent dans un très court laps de temps. Ces dernières ne permettent de recharger les nappes phréatiques car l’eau ruisselle immédiatement et n’a pas le temps de percoler dans les sols », détaille Stéphanie Ernoux, du Centre de crise de la Wallonie (CRC-W).
Au sein du Centre, une cellule d’expertise sécheresse se charge d’évaluer la situation au regard des réserves en eaux souterraines. L’automne et l’hiver représentent un moment crucial pour faire grimper le niveau d’eau. « Le bilan de la recharge hivernale se fera fin mars, début avril. Il est encore un peu tôt pour juger de la situation. Si les mois de janvier et février sont plus secs, le bénéfice de la fin d’année humide pourrait être perdu. On espère donc encore des pluies continues et légères », précise la porte-parole du CRC-W.
Crucial pour nos robinets
Les nappes phréatiques assurent en partie la production et distribution de l’or bleu en Wallonie. Les prélèvements en eau représentaient environ 370 millions de m³, selon les données 2020 du SPW, dont 80% en eaux souterraines. Le niveau des nappes est donc suivi de près, pour s’assurer de voir nos robinets continuer à couler.
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Ces derniers années, plusieurs communes ont vécu avec des restrictions, afin de limiter la consommation d’eau lors des périodes de sécheresse. Un phénomène qui se répète. Et se répétera encore.
« La sécheresse va devenir de plus en plus fréquente au cours des prochaines années », reconnaît Stéphanie Ernoux. « Les recharges hivernales des nappes diminuent et s’éloignent de ce qu’on connaissait il y a encore 15 ou 20 ans».
Pour être confortable cet été, sans devoir contraindre les usages de l’eau par endroits, il faut donc espérer que la recharge des nappes se poursuivent. Un parapluie à la main.