jeudi, septembre 19

Malgré leur prix élevé, les antimigraineux parus récemment sur le marché n’ont pas de plus-value, conclut une étude comparative.

Les derniers traitements ponctuels antimigraineux n’apportent guère d’avantages par rapport aux antidouleurs existants auparavant, notamment les triptans, conclut une vaste étude publiée jeudi dans le BMJ, alors que ce domaine représente un créneau porteur pour le secteur pharmaceutique.

Les triptans gagnent la bataille

«L’élétriptan, le rizatriptan, le sumatriptan et le zolmitriptan sont plus efficaces que des médicaments plus chers et qui viennent d’être mis sur le marché: le lasmiditan, le rimégépant et l’ubrogépant», conclut cette étude. Ce travail ne s’intéresse qu’aux médicaments utilisés comme antidouleurs ponctuels lors d’une migraine, et non à ceux employés comme traitement de fond pour éviter ou limiter les crises.

Du flou demeure sur l’intérêt respectif des différents traitements de la migraine, un mal extrêmement commun puisqu’il frappe plus d’un milliard de personnes dans le monde. Depuis des décennies, on prescrit des classiques anti-douleurs – aspirine et ibuprofène – mais aussi une famille de traitements plus puissants, dits triptans.  A cela s’ajoute depuis quelques années une nouvelle génération de médicaments. Certains font partie de la famille des «gépants» comme le rimégépant – vendu sous le nom Vydura par Pfizer – et l’ubrogépant – commercialisé sous l’appellation Ubrelvy par Abbvie -. S’y ajoute le lasmiditan – le Reyvow d’Eli Lilly -, dont le mécanisme est différent.

L’enjeu est important pour le secteur pharmaceutique, comme en témoigne le rachat par Pfizer en 2022, pour une dizaine de milliards de dollars, de Biohaven, la société qui avait développé le rimégépant. Toutes ces molécules sont généralement évaluées contre placebo. L’intérêt de l’étude du BMJ est d’avoir considéré près de 200 essais de ce type pour comparer les médicaments entre eux.

Au final, «même si l’arrivée récente du lasmiditan, du rimégépant et de l’ubrogépant donnent plus d’options face aux crises de migraine, le coût élevé de ces nouveaux médicaments, ainsi que des effets secondaires conséquents pour le lasmiditan, plaident pour les réserver en troisième option», concluent les chercheurs. Ils recommandent d’envisager d’abord de prescrire des triptans, les jugeant sous-utilisés au vu de leur efficacité. Et, si ce n’est pas souhaitable notamment en raison des risques cardiovasculaires liés aux triptans chez certains patients, de privilégier des antidouleurs traditionnels comme l’aspirine et l’ibuprofène.

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