dimanche, septembre 8

Le conseil des rectrices et recteurs francophones (CREF) préconise, face aux tensions actuelles au sein de la majorité autour du décret Paysage, des ajustements limités aux règles de finançabilité des étudiants plutôt qu’une remise en cause globale de la réforme de 2021 ou l’imposition d’un moratoire, comme souhaité par le PS et Ecolo.

Le décret paysage continue d’agiter le milieu universitaire. Au tour des recteurs francophones de se positionner sur ce dossier sensible. « La solution (…) ne réside pas dans la remise en cause de la réforme à deux mois de la session d’examens, ni dans un moratoire généralisé », estiment les recteurs dans un communiqué publié mardi. 

Pour eux, les difficultés spécifiques rencontrées par certains étudiants sont liées au basculement du décret Paysage initial à un décret Paysage réformé ou à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’orientation et les apprentissages des étudiants. « Pour répondre à ces situations d’urgence, le CREF estime que la solution (…) se trouve dans la mise en œuvre d’une phase de transition pour certaines cohortes, d’une instruction spécifique des situations particulières, et d’un assouplissement des conditions de ‘finançabilité’ en cas de réorientation vers un autre type d’enseignement », poursuit le texte des recteurs des cinq universités de Wallonie et de Bruxelles.

Décret paysage: les recteurs opposés à la proposition du PS et d’Ecolo…

Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est traversé depuis deux semaines par de vives tensions entre partenaires PS et Ecolo d’un côté, et MR de l’autre. Socialistes et écologistes ont déposé mardi passé devant le Parlement une proposition de décret conjointe. Celle-ci propose l’introduction d’un moratoire visant à préserver la finançabilité de l’ensemble des étudiants lors de la prochaine année académique. Ce texte, ainsi qu’une autre proposition de décret introduite par l’opposition PTB appelant à la révocation de la réforme de 2021, doivent être examinés dans une semaine en commission du Parlement de la FWB. Pour les recteurs, la forme prise par ce débat actuel confirme « l’absence du recul et des chiffres fiables qui seraient nécessaires à une discussion informée sur les effets de cette réforme ». 

Au stade actuel, les universités disent en effet ne pas être en mesure d’évaluer « ‘l’impact réel » de la réforme appliquée depuis la rentrée 2022. Les recteurs demandent en conséquence de disposer du « temps nécessaire » afin de pouvoir notamment prendre en compte les résultats de l’année académique en cours.

…alors que la majorité salue à l’unanimité la position des recteurs

Bien qu’en opposition, les partenaires de majorité PS-MR-Ecolo ont tous dit mardi soir se sentir confortés par la sortie des recteurs francophones. « Nous retenons que le CREF ne veut ni d’une remise en cause de la réforme, et donc de la proposition PTB, ni d’un moratoire, et donc de la proposition PS-Ecolo », a ainsi réagi le cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Françoise Bertieaux (MR). La ministre Bertieaux précisait dans la foulée avoir envoyé hier/lundi une circulaire aux établissements supérieurs, leur rappelant notamment leur liberté, en vertu du présent décret, de réinscrire des étudiants non-finançables si ceux-ci sont engagés sur une trajectoire de réussite.

Le vice-ministre-président socialiste, Frédéric Daerden, voyait pour sa part dans la prise de position des recteurs la confirmation de la « nécessité d’une modification décretale », notamment pour permettre une phase transitoire « pour assurer la finançabilité des étudiants touchés par le covid ou qui ont débuté l’enseignement supérieur dans l’ancien système ». Ecolo jugeait de son côté que le communiqué des recteurs va dans le même sens que sa proposition de décret déposée avec le PS. « Force est de constater que de plus en plus d’acteurs institutionnels reconnaissent le besoin de modifier le dispositif Glatigny pour répondre aux multiples situations d’urgence non-rencontrées », selon les Verts.

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