Le Conseil des Rectrices et Recteurs francophones « appelle au calme et à la sérénité », dans le bras de fer actuel sur le décret Paysage. Il s’étonne de la disposition dite « des 45 crédits »pour l’année académique 2024-2025, et recommande qu’elle ne soit adoptée que pour un an.
Après avoir pris connaissance de l’amendement voté par la commission de l’Enseignement supérieur du Parlement de la Fédération a validé dans la nuit de mardi à mercredi, les recteurs restent d’avis que « la forme prise par le débat confirme l’absence du recul et des chiffres fiables qui seraient nécessaires à une discussion informée sur les effets de cette réforme ». Ils appellent « au calme et à la sérénité vu les échéances importantes à venir pour les établissements et les étudiants et étudiantes ».
Ils s’étonnent cependant de la disposition dite « des 45 crédits » pour la rentrée prochaine qui assouplit la règle des 60 premiers crédits à engranger en deux ans maximum.
Les recteurs rappellent que l’exigence des 60 crédits « visait à rencontrer deux objectifs en particulier : l’acquisition prioritaire des crédits de la première année, socles du parcours ultérieur, et la clarification de la notion de réussite ».
Si la disposition dite « des 45 crédits » devait néanmoins être adoptée, « il est impératif qu’elle le soit explicitement pour une seule année, afin d’éviter autant que possible de reproduire les conditions problématiques clairement identifiées dans la version du décret antérieure à la réforme », recommandent les recteurs.
Ils ajoutent que la disposition relative à financement « unique et exceptionnel » pour les établissements d’enseignement supérieur, d’environ 5 millions d’euros au total, pour l’année prochaine ne permettra pas de rencontrer le coût administratif de la mise en œuvre de telles mesures, à quelques semaines du blocus. « Ni de financer l’accompagnement à renforcer pour les étudiants qui n’auraient pas acquis les bases nécessaires ».