lundi, janvier 6

Les soldes d’hiver qui débutent ce vendredi ne s’annoncent pas florissantes, particulièrement pour les petits commerçants.

Les soldes d’hiver qui débutent ce vendredi s’annoncent calmes malgré des stocks élevés, rapportent l’UCM (Union des Classes Moyennes) et le SNI (Syndicat neutre pour indépendants), qui ont sondé les commerçants. La concurrence du commerce en ligne perturbe le mécanisme des soldes depuis plusieurs années mais la période reste le moment propice pour faire de bonnes affaires, commente Ingrid Poncin, professeure à l’UCLouvain Fucam Mons.

Selon l’UCM, seul un commerçant sur dix s’attend à une augmentation de ses ventes lors des soldes hiver 2024-2025 par rapport à une période dite «normale». Le SNI décrit également un certain pessimisme chez les détaillants sondés, bien que 64% aient encore 40% ou plus de stocks en rayon. Ils s’attendent à un début de période de soldes «un peu plus calme».

Pour expliquer cette situation, les commerçants évoquent la concurrence des plateformes de vente en ligne et une pression constante sur les prix, l’évolution du comportement d’achat mais aussi le contexte socio-économique qui érode les «achats plaisir». Pourtant, depuis le Covid, une grande partie des petits commerçants ont, eux aussi, développé une activité en ligne et sur les réseaux sociaux, assure l’UCM. «Mais entretenir un site web demande de la logistique, du temps pour gérer les expéditions via la poste, et s’il y a une politique de retours, cela demande aussi de la logistique. C’est lourd pour quelqu’un qui tient son commerce tout seul ou avec une petite équipe», explique Isabelle Morgante, porte-parole de l’UCM. Et de rappeler au passage la demande d’aide pour faire la transition vers de nouvelles formes de commerce afin de rencontrer au mieux les demandes de clients.

Des soldes toute l’année

La professeure à l’UCLouvain Fucam Mons Ingrid Poncin confirme que la progression du commerce en ligne et la mise en place de nouveaux mécanismes de vente, comme le Black Friday, perturbent le cycle classique du secteur. Elle souligne néanmoins que les soldes restent ancrées dans les habitudes des consommateurs. «Même si les gens ont des budgets plus limités, ce qui les pousse à rechercher des promotions en permanence, les soldes restent le moment propice pour faire de bonnes affaires», explique-t-elle. L’ouverture le dimanche, à laquelle 85% des petits commerçants sont opposés selon l’UCM, devrait faire perdurer cette inégalité de l’offre

«Du point de vue des commerçants classiques, ça reste une période importante pour pouvoir gérer la trésorerie et les collections. Donc le système va perdurer.» L’UCM partage cette analyse également. «Avant, les soldes étaient un bon indicateur des intentions d’achat des clients pour l’année à venir. Aujourd’hui, les clients ont accès à des promos toute l’année avec l’arrivée des braderies et des ventes couplées ou autres offres spéciales des grandes enseignes.»

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