jeudi, décembre 26

Les patients paient désormais beaucoup moins de suppléments d’honoraires pour les scanners (CT-Scan) et les IRM qu’ils doivent passer. Le montant à débourser a été réduit de moitié grâce à l’interdiction des suppléments introduite l’année dernière, explique samedi la mutualité socialiste Solidaris.

 « Nous regrettons néanmoins que certains hôpitaux essaient de compenser les nouvelles règles en facturant plus souvent des suppléments différents et plus élevés », déplore son secrétaire général Paul Callewaert. Le ministre fédéral de la Santé publique Frank Vandenbroucke évoque un renforcement des mesures contre ces suppléments.

Des règles plus strictes concernant les suppléments d’honoraires pour les scanners, également appelés « examen de tomodensitométrie« , et pour les IRM sont en place depuis le 4 décembre 2023. Elles ont été implémentées car les hôpitaux demandaient presque systématiquement des suppléments d’honoraires pour ces examens d’imagerie médicale dits lourds. D’après Solidaris, cela en compromettait l’accessibilité.

Diminution des suppléments d’honoraires

   La mutualité socialiste a analysé les factures de ses membres pour vérifier si les hôpitaux et les radiologues respectaient les nouvelles règles. Elle a comparé les périodes décembre 2023-avril 2024 et décembre 2022-avril 2023. Il apparait que les patients paient beaucoup moins et beaucoup moins souvent des suppléments d’honoraires.

   Solidaris a par exemple vu le nombre de suppléments facturés pour imagerie médicale lourde diminuer de 69,4%. Au cours des cinq premiers mois qui ont suivi l’entrée en vigueur de la mesure, ses membres ont payé environ 1,2 million d’euros de moins en suppléments d’honoraires. Cela représente une baisse de 53,3%. Sur la base de ces résultats et de sa part de marché, la mutualité a calculé que pour l’ensemble de la population, la facture des suppléments d’honoraires devrait diminuer de 11 millions d’euros sur une période d’un an.

   « Il est donc clair qu’en supprimant les obstacles financiers comme ces suppléments d’honoraires, nous veillons à ce que les soins de santé soient abordables« , se félicite le ministre fédéral de la Santé publique Frank Vandenbroucke (Vooruit).

Compensation nécessaire?

   Solidaris constate néanmoins que, depuis l’introduction du régime plus strict, certains hôpitaux et médecins tentent de compenser cette baisse, par exemple en facturant davantage de suppléments pour d’autres examens d’imagerie médicale, comme une radiographie classique ou une échographie. L’organisation socialiste a comptabilisé un montant de 354.541 euros parmi ses membres pour les cinq premiers mois de l’année.

   « Il est regrettable, mais pas vraiment surprenant, que certains hôpitaux et radiologues compensent en partie la perte de revenus d’une autre manière », réagit le ministre de la Santé publique. Même si le résultat global est positif, cela ne peut pas et ne doit pas être l’objectif, estime-t-il.

   Frank Vandenbroucke demande dès lors à ces hôpitaux « d’examiner les analyses et d’en tirer leurs propres conclusions honnêtement. Avant l’interdiction, il existait de nombreux hôpitaux dans ce pays où aucun supplément d’honoraires n’était exigé. Ces hôpitaux prouvent que l’argument selon lequel les recettes provenant des suppléments d’honoraires sont nécessaires pour fournir des soins adéquats ne tient pas la route« .

   « J’en conclus qu’à l’avenir, nous devons élargir et renforcer les mesures et les actions contre les suppléments d’honoraires, car elles portent manifestement leurs fruits », termine le socialiste flamand.

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