samedi, décembre 20

Depuis sa cellule, où il purge une peine de 20 ans de prison, l’ex-mari de Gisèle Pelicot a déjà eu le temps d’écrire un livre. Il cherche désormais un éditeur, mais ceux-ci se montrent plutôt réticents.

Dominique Pelicot, condamné fin 2024 en France à 20 ans de réclusion pour avoir drogué, violé et orchestré pendant une décennie des viols par des dizaines d’inconnus sur son ex-épouse, est à la recherche d’un éditeur.

Du fond de sa cellule, le détenu de 73 ans a écrit sa version des faits qu’il souhaite désormais faire connaître, explique son avocate, laquelle reconnaît toutefois que les éditeurs font preuve jusqu’à présent d’une «grande réticence». «Il a écrit des livres, de nombreux poèmes et sa biographie. L’histoire de sa vie, explique Me Béatrice Zavarro. «Il souhaite être lu» afin de faire connaître «sa version des faits».

Les mémoires de Gisèle Pelicot

Gisèle Pelicot, elle, a trouvé un éditeur pour ses mémoires, écrits en collaboration avec la journaliste et romancière Judith Perrignon. The Bodley Head (groupe Penguin) avait annoncé, en mars dernier, la sortie prochaine de «A Hymn to Life» («Et la joie de vivre», dans se version française). Devenue un symbole des victimes de viols, et icône féministe par-delà les frontières de l’Hexagone, Gisèle Pelicot sera traduite dans une vingtaine de langues.

«Depuis le procès, elle qui n’a jamais pris la parole (…) a décidé de raconter son histoire avec ses propres mots, indique Flammarion. Elle veut transmettre un message d’espoir à tous ceux et toutes celles qui traversent des épreuves, comme à ceux et celles qui l’ont soutenue.»

Le livre sortira en librairie le 17 février 2026.

Pelicot éditeur
© Getty Images

Tous condamnés

Le 19 décembre, après plus de trois mois de procès, la cour criminelle de Vaucluse a rendu le verdict d’un procès très médiatisé. Dominique Pelicot, qui, entre 2011 et 2020, a drogué son ex-épouse aux anxiolytiques avant de la violer et de la livrer à des dizaines d’inconnus recrutés sur Internet, a été reconnu coupable de viols aggravés. Mais aussi d’enregistrement et de détention d’images prises à l’insu de sa femme, de sa fille et de ses belles-filles. Il a écopé de la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux tiers.

Les 50 autres accusés impliqués dans l’affaire ont, eux aussi, été reconnus coupables. Ces hommes, âgés de 27 à 74 ans, ont, pour la plupart, également été jugés pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot. A l’issue du procès, une dizaine d’entre eux avaient annoncé faire appel de la décision, avant de se rétracter. Seul un homme a maintenu son appel.

Condamné en première instance à neuf ans de prison, Husamettin Dogan, un ex-ouvrier du bâtiment de 44 ans, a vu sa peine alourdie d’un an pour le même chef d’accusation qu’en première instance, à savoir viols aggravés. L’un de ses avocats s’est dit «satisfait», car l’avocat général avait, lui, réclamé douze ans de réclusion criminelle.

(Avec AFP)

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