jeudi, novembre 21

En réponse à la diffusion de k-pop et d’informations internationales par la Corée du Sud le long de la frontière, la Corée du Nord a développé une stratégie similaire… Avec des bruits lugubres.

Coups de feu, rires sinistres, hurlements fantomatiques : toutes les nuits, l’île sud-coréenne de Ganghwa est bombardée de bruits à glacer le sang par la Corée du Nord, distante de 2 kilomètres, une étrange campagne de guerre psychologique qui met les habitants sur les nerfs.

Séparée de la Corée du Nord par l’estuaire du fleuve Han, au nord-ouest de Séoul, Ganghwa était jusqu’ici surtout réputée pour ses paysages de montagnes, de rizières et de petits villages.

«D’habitude, on profitait des sons paisibles de la nature, du chant des insectes et des oiseaux», raconte à l’AFP Kim Yun-suk, 59 ans. «Maintenant, tout ce qu’on entend, c’est ce bruit.»

La Corée du Nord a commencé à émettre ces sons en riposte à la reprise, en juillet, de la diffusion par haut-parleurs de k-pop et d’informations internationales par l’armée sud-coréenne le long de la frontière. Séoul avait pris cette mesure en représailles à l’envoi par la Corée du Nord de milliers de ballons chargés d’immondices vers le Sud.

Une équipe de l’AFP s’est rendue à Ganghwa durant la nuit et a entendu ces bruits effroyables diffusés à tue-tête. L’inquiétant mélange de râles de mourants, de crépitements d’armes automatiques, d’explosions, de rires et hurlements obsédants et de musique sinistre commence à 23 heures.

La privation de sommeil et le bruit assourdissant sont des formes de torture bien connues. Selon les experts, une exposition à plus de 60 décibels la nuit augmente le risque de troubles du sommeil. A Ganghwa, l’AFP a mesuré des bruits nord-coréens montant jusqu’à 80 décibels.

Certains émettent l’hypothèse qu’en diffusant ces bruits, la Corée du Nord cherche, en fait, à noyer la propagande sonore provenant du Sud, craignant qu’elle n’incite ses troupes à la défection.

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