Les attaques contre les civils et le système de santé dans le nord-ouest de la Syrie sont « extrêmement préoccupantes », a indiqué l’ONU, mardi, après la récente escalade de la violence dans cette région ayant poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir.
« Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies (ONU) aux droits de l’homme, est extrêmement préoccupé par l’escalade des hostilités dans le nord-ouest de la Syrie depuis le 27 novembre, qui aggrave encore les souffrances endurées par des millions de civils« , a déclaré un porte-parole à Genève, Jeremy Laurence.
Pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, le régime a perdu totalement le contrôle d’Alep, la deuxième ville de Syrie, un revers cinglant infligé par une coalition de groupes rebelles dominée par les islamistes radicaux. Les combats, les premiers de cette ampleur depuis 2020, accompagnés de bombardements aériens syriens et russes, ont déjà fait plus de 500 morts, selon une ONG. Près de 50.000 personnes ont été forcées de fuir en quelques jours, a indiqué lundi l’ONU, soulignant une situation très évolutive.
Le Haut-Commissariat « a documenté un certain nombre d’incidents extrêmement préoccupants qui ont fait de nombreuses victimes civiles, dont un grand nombre de femmes et d’enfants, résultant d’attaques menées par Hayat Tahrir al-Cham (HTS) », les islamistes qui dirigent la coalition entrée dans Alep, « et par les forces pro-gouvernementales », a indiqué M. Laurence.
Participant au point de presse depuis Damas, Christina Bethke, représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Syrie, a aussi souligné que la récente escalade de la violence dans le nord-ouest de la Syrie « a non seulement coûté des vies, mais également mis à rude épreuve un système de santé déjà fragile« , en particulier à Alep, Idleb et Hama.