jeudi, décembre 18

Les députés wallons doivent voter le budget 2026 de la Région ce jeudi. Avant le vote, l’opposition a redit tout le mal qu’elle pensait des «choix idéologiques» de la coalition MR-Engagés.

Retour des discussions budgétaires au parlement wallon ce jeudi, en séance plénière cette fois. Comme en commissions la semaine passée, l’opposition y a redit tout le mal qu’elle pensait du budget 2026 mis sur pied par le gouvernement MR-Engagés. «Vous avez posé des choix idéologiques. Assumez-les», ont martelé, en substance, les chefs de groupe du PS, d’Ecolo et du PTB.

«Depuis des mois, nous entendons le même refrain: ‘la situation est grave, il faut assainir, nous n’avons pas le choix. L’Europe nous l’impose. Le passé nous y oblige. Ce récit, vous le répétez à l’infini, comme un mantra: pour justifier des coupes dans l’emploi, pour rogner sur le logement, pour affaiblir les services publics et le tissu associatif, pour réduire les aides à la rénovation et les allocations familiales, les politiques d’insertion professionnelle, pour assécher nos communes et provinces», a d’emblée attaqué la cheffe de file socialiste, Christie Morreale.

«Mais la réalité, c’est que vous avez choisi vos cibles et que votre prétendu assainissement n’est qu’une illusion. Vous avez choisi de combiner des réformes fiscales qui font perdre 650 millions de recettes à la Wallonie; une trajectoire budgétaire plus sévère que ce que demande la Commission européenne et une passivité coupable face aux décisions fédérales qui affaibliront durablement notre Région», a-t-elle résumé.

«À chaque fois, vous avez pris la même direction: celle qui pèse sur les familles moyennes et modestes, sur les communes, sur les travailleurs… Ne dites donc plus aux Wallons que vous n’aviez pas le choix. Dites-leur la vérité: vous avez posé des choix. Assumez-les!», a insisté Christie Morreale.

«Auriez-vous peur du débat démocratique?»

Dans son viseur, également, les «deux réformes majeures – portant sur le soutien à la rénovation énergétique et sur le contrat de gestion de l’OTW, ndlr – annoncées… le lendemain de la clôture des débats budgétaires en commissions.» «Pourquoi ne pas avoir profité des débats budgétaires pour aborder ces dossiers? Auriez-vous peur du débat démocratique? Espériez passer discrètement sous les radars dans les vapeurs des marchés de Noël? Pourquoi n’assumez-vous pas vos choix?» s’est-elle encore interrogée.

«De plus en plus de gens se rendent compte que votre discours sur les finances publiques est une tromperie. Depuis son installation, le gouvernement wallon a posé un récit par lequel il justifie ses coupes budgétaires au nom d’un nécessaire redressement des finances publiques. Or, si le redressement est nécessaire, le récit de la majorité, par contre, est faux», a enchaîné le chef de groupe Ecolo au parlement wallon, Stéphane Hazée.

«De plus en plus de gens se rendent compte que votre discours sur les finances publiques est une tromperie.»

«En réalité, votre majorité fait des coupes budgétaires idéologiques, non pas pour réduire le déficit, mais pour financer des réformes fiscales injustes et même insensées», dont celles des droits d’enregistrement et des droits de succession, a pointé l’écologiste.

«Et pendant ce temps-là, la dette écologique continue à augmenter et vos choix budgétaires vont encore détériorer la situation. Le gouvernement continue à porter officiellement les objectifs qui nous engagent mais il ne prévoit pas les moyens croissants nécessaires pour les réaliser, quand il n’est pas tout simplement en train de diminuer les moyens», a-t-il regretté en dénonçant aussi les nouvelles attaques contre les acteurs de l’insertion socio-professionnelle, le définancement des pouvoirs locaux ou encore les coupes dans les APE qui conduiront à la disparition de plusieurs milliers d’emplois.

«Une autre politique est possible»

«Nous sommes inquiets pour la Wallonie et c’est un faible mot», a enfin déclaré Stéphane Hazée selon qui, «une autre politique est possible».

Un avis que partage évidemment le PTB. «L’austérité est un choix et pas une fatalité. Vous faites le choix d’aller chercher dans la poche des citoyens et des communes alors qu’aucun examen n’est fait concernant les moyens publics donnés aux grandes entreprises», a ainsi estimé le chef de groupe du PTB au sein de l’assemblée régionale, Germain Mugemangango.

«Vous faites ce choix de l’austérité tout en ne touchant pas aux milliardaires de ce pays; vous faites ce choix et en même temps vos partis s’engagent à dépenser 34 milliards d’euros pour aller faire la guerre. Il y a de l’argent mais vous faites le choix de ne pas l’utiliser pour soutenir les travailleurs et les travailleuses de notre région. Ce n’est pas une fatalité, c’est un choix que vous allez devoir assumer», a-t-il martelé.

«MR et Engagés, vous n’êtes plus crédibles. Il y a des gens dont vous protégez les poches et d’autres, dont vous creusez les poches. Les gens le savent et la résistance s’organise. Elle n’en est qu’à ses débuts», a enfin averti le chef de file de l’extrême gauche.

Au terme de ces premières prises de parole générales, des interventions ont ensuite ciblé les différents ministres du gouvernement dont les répliques sont attendues dans l’après-midi. Le vote sur le budget, lui, interviendra ce jeudi soir. Sans surprise, le budget 2026 de la Région devrait être voté majorité contre opposition.

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