L’opposition en Corée du Sud menace de faire destituer le président par intérim, Han Duck-soo, si celui-ci ne promulgue pas deux lois visant à enquêter sur le président déchu Yoon Suk Yeol, et sur sa femme, Kim Keon Hee, suspectée de corruption.
Le principal parti d’opposition en Corée du Sud a annoncé, mardi, son intention de faire destituer par le Parlement le Premier ministre et président par intérim Han Duck-soo pour son refus de promulguer deux lois visant à enquêter sur le président déchu Yoon Suk Yeol.
Le Parti démocrate avait donné jusqu’à mardi au Premier ministre pour promulguer ces deux lois visant à créer des commissions d’enquête indépendantes spéciales, l’une sur la tentative ratée de M. Yoon d’imposer la loi martiale et de museler le Parlement en y envoyant l’armée, le 3 décembre, et l’autre sur des accusations de corruption contre son épouse, Kim Keon Hee.
Mardi lors d’un conseil des ministres, M. Han, président par intérim depuis la destitution de M. Yoon par le Parlement le 14 décembre, a annoncé qu’il refusait d’accéder à la demande de l’opposition, estimant que de telles lois devaient faire l’objet d’un consensus entre partis.
« Nous n’avons d’autre choix que d’interpréter cela comme une intention de sa part de poursuivre la rébellion au moyen de manœuvres dilatoires« , a déclaré le chef de l’opposition à l’Assemblée nationale, Park Chan-dae, au cours d’une conférence de presse. « Nous allons immédiatement engager une procédure de destitution contre Han », a-t-il ajouté.
Si cette procédure réussit, il s’agira de la première destitution d’un président par intérim après celle du président titulaire dans l’histoire de la Corée du Sud. La Constitution sud-coréenne dispose que l’Assemblée nationale peut destituer le président par un vote à la majorité des deux tiers, et le Premier ministre et autres membres du gouvernement à la majorité simple.