Mercredi, Donald Trump a annoncé suspendre pour 90 jours certains droits de douane, notamment sur les produits européens. En réponse, l’UE a décidé de mettre un stop à sa riposte pendant autant de temps.
L’Union européenne « suspend » sa riposte aux droits de douane de Donald Trump pour 90 jours afin de « donner une chance aux négociations« , a annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. « Si les négociations ne sont pas satisfaisantes, nos contre-mesures entreront en vigueur », a-t-elle prévenu dans une déclaration
La veille, le président américain Donald Trump, a annoncé qu’il augmentait encore les droits de douane sur les produits venus de Chine, mais qu’il suspendait pendant trois mois des surtaxes imposées aux autres pays.
Les Etats membres de l’Union européenne avaient approuvé, plus tôt mercredi, une série de contre-mesures préparées par la Commission en réponse aux tarifs de 25% imposés depuis mi-mars par les Etats-Unis sur l’acier et l’aluminium européens. Ces mesures devaient entrer en vigueur progressivement à partir du 15 avril. « Tout en finalisant l’adoption des contre-mesures de l’UE qui ont reçu un fort soutien de la part de nos États membres, nous les suspendrons pendant 90 jours », a indiqué Ursula von der Leyen.
Une suspension, mais pas pour tout
Les surtaxes américaines annoncées le 2 avril dans le cadre du « jour de la libération » de Trump s’appliquaient à hauteur de 20% pour tous les produits venant de l’UE. Cette annonce avait entrainé de grands chamboulements sur les marchés financiers, notamment le marché des obligations.
L’UE avait indiqué plancher sur une deuxième salve de contre-mesures en réponse à ces tarifs dits « réciproques ». Le « travail préparatoire » continue sur ce volet, a noté la présidente de la Commission. « Comme je l’ai dit par le passé, toutes les options restent sur la table. »
Malgré la suspension américaine des surtaxes de 20% sur tous les produits européens, les tarifs sur l’acier et l’aluminium et sur les automobiles (25%) restent en vigueur, tout comme les droits de douane de 10% sur tous les produits.
Favoriser les négociations
Interrogé sur la logique de lever des contre-mesures censées répondre à des tarifs douaniers toujours en vigueur sur les métaux, un porte-parole de la Commission a réaffirmé que l’approche consistait à suspendre une première vague de contre-mesures afin de favoriser des négociations avec les États-Unis. « Nous voulons négocier, nous voulons parler », a affirmé Olof Gill. La suspension côté européen doit aussi servir à consulter les Etats membres et les industries pour revenir avec une stratégie adéquate, a-t-il dit.
L’exécutif espère toujours que le Etats-Unis retireront les tarifs douaniers qui restent en vigueur et pouvoir obtenir des accords bénéfiques pour les deux parties.
