A la veille de l’investiture du très controversé et ultraconservateur Mikheïl Kavelachvili, des milliers de manifestants pro-européens sont descendus dans les rues de Tbilissi. Parmi eux se trouvait l’actuelle présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili.
Des milliers de manifestants pro-européens se sont rassemblés, samedi, à Tbilissi, en Géorgie, pour protester contre le gouvernement, à la veille de l’investiture du nouveau président de ce pays du Caucase, dont la nomination est contestée par l’opposition.
Les manifestants ont formé une chaîne humaine le long de la rivière dans le centre de Tbilissi, certains enveloppés dans des drapeaux géorgiens et de l’UE. D’autres avaient déployé une bannière appelant à la « libération des prisonniers politiques », ont constaté des journalistes de l’AFP.
Ce pays du Caucase est plongé dans une crise politique depuis les législatives d’octobre ayant donné la victoire au parti au pouvoir du Rêve géorgien, mais dénoncées comme entachées d’irrégularités par l’opposition pro-occidentale. La décision des autorités de repousser les efforts en vue d’intégrer l’UE à 2028 a mis le feu aux poudres, provoquant plusieurs semaines de manifestations pro-européennes, dont certaines ont été dispersées par la police.
Le pays se prépare à l’investiture, dimanche, d’un nouveau président loyal au Rêve géorgien, Mikheïl Kavelachvili, connu pour ses prises de position ultraconservatrices et anti-occidentales. Bien que les pouvoirs de la présidence soient limités en Géorgie, son investiture devrait susciter une nouvelle mobilisation des partisans d’une adhésion rapide à l’UE, d’autant que l’occupante actuelle du poste, Salomé Zourabichvili, a annoncé qu’elle refusait de rendre son mandat sans l’organisation de nouvelles législatives. Cette ancienne diplomate française est en rupture avec le gouvernement et assure être la seule représentante légitime du pouvoir. Elle a soutenu les manifestants et s’est jointe à la chaîne humaine à Tbilissi, samedi, selon la télévision géorgienne.
Le Rêve géorgien, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire, dément de son côté toute fraude aux législatives et accuse l’opposition de vouloir provoquer une révolution, selon lui, financée de l’étranger.