Le ministre de la Défense allemand, Boris Pistorius, affirme dimanche que son pays doit être prêt à être confronté à des attaques « hybrides » de la part de la Russie, dont des campagnes sur les réseaux sociaux pour aider les partis populistes et d’extrême-droite.
« Poutine mène des attaques hybrides, et l’Allemagne est particulièrement visée« , selon le ministre allemand, s’exprimant dans les journaux du groupe Funke Mediengruppe dimanche. »Il nous connaît bien, et sait comment nous piéger », ajoute le social-démocrate.
« Ignorer cette menace parce qu’elle nous met mal à l’aise ne va pas la réduire, mais au contraire va l’amplifier ». Une attaque hybride est considérée comme une cyberattaque menée par un acteur malveillant ayant recours à plus d’un outil pour accéder à un appareil ou un réseau afin de mener d’autres types d’attaques. Le ministre allemand suggère que des infrastructures, des approvisionnements énergétiques ou des activités en Mer du Nord et Mer Baltique pourraient être visés.
Des approvisionnements énergétiques visés
« Il y a aussi des campagnes menées sur les réseaux sociaux, des interférences dans des campagnes électorales, et le financement de certaines voix – comme celles des partis populistes et d’extrême-droite, AfD et BSW – assurant qu’il n’est pas question de notre protection, mais que nous nous dirigeons vers une guerre avec la Russie », ajoute encore le ministre Pistorius. Il estime que la stratégie russe envers son pays est de « diviser notre société ». « Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter que la stratégie de Poutine de réussir », enjoint encore le ministre de la Défense allemand.
La Russie est une « menace permanente » pour l’UE, affirme Helsinki
De son côté, le Premier ministre finlandais a affirmé dimanche que la Russie représentait une « menace permanente » pour l’Union européenne, et souligné la nécessité d’augmenter les dépenses de défense et de poursuivre le soutien à l’Ukraine.
Petteri Orpo a accueilli un sommet sur la sécurité et l’immigration, en présence de la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas et des Premiers ministres suédois, Ulf Kristersson, italienne, Giorgia Meloni et grec, Kyriakos Mitsotakis. À l’issue de la réunion, M. Orpo a estimé que « la situation en matière de sécurité a changé« . « La Russie constitue une menace permanente et dangereuse pour l’Union européenne et les pays européens », a-t-il déclaré.
Explorer toutes les options financières
« La défense de l’Europe doit être renforcée par tous les moyens possibles, nous devons explorer toutes les options financières », a poursuivi le Premier ministre finlandais, sans mentionner de plans concrets d’augmentation des budgets. Mme Kallas a elle aussi affirmé que « la Russie représente une menace directe pour la sécurité européenne », tout en notant que « la sécurité comprend différents éléments ».
« Nous constatons dans toute l’Europe différentes attaques hybrides, qu’il s’agisse d’actes de sabotage, de cyberattaques, de flotte fantôme dangereuse, de brouillage GPS et de dégâts causés aux câbles (de télécommunication en mer Baltique, NDLR), mais aussi d’une militarisation de la migration », a avancé Mme Kallas. La Finlande a accusé Moscou d’orchestrer un afflux de migrants à sa frontière orientale avec la Russie avec l’arrivée à l’automne 2023 d’environ 1.000 clandestins.
M. Orpo a indiqué que la sécurisation de la frontière longue de 1.340 km de la Finlande avec la Russie — une frontière de l’UE et de l’Otan, a-t-il souligné — « est une question existentielle pour la Finlande et pour les autres membres de l’UE et les alliés de l’Otan ». Il a également plaidé pour la « poursuite du soutien à l’Ukraine aussi longtemps et autant que nécessaire ».