mardi, décembre 3

Le Global Carbon Project prévoit une hausse de 0,8% des émissions de CO2 d’origine fossile pour 2024, et déplore qu’une baisse ne se profile toujours pas à court terme.

Les émissions de CO2 issues de la combustion des énergies fossiles atteindront un nouveau record cette année, selon une étude publiée mercredi par les scientifiques du Global Carbon Project, qui n’entrevoit aucun pic clair du recours au énergies d’origine fossile: pétrole, au gaz et au charbon.

Le CO2 d’origine fossile tarde à baisser

Selon cette étude de référence, les émissions mondiales de CO2 provenant des combustibles fossiles atteindront un niveau record en 2024, avec 37,4 milliards de tonnes, en augmentation de 0,8% par rapport à 2023. En y ajoutant les prévisions d’émissions liées au changement d’affectation des terres, comme la déforestation, les émissions totales devraient atteindre 41,6 milliards de tonnes cette année (+2,5%).

Les émissions totales de CO2 se trouvent à un plateau sur la dernière décennie, selon le Global Carbon Project. «Les effets du changement climatique sont de plus en plus dramatiques, mais rien n’indique encore que l’utilisation des combustibles fossiles ait atteint son maximum», a déclaré le Pr Pierre Friedlingstein, de l’université britannique d’Exeter, qui a dirigé l’étude.

Selon Glen Peters, du Centre pour la recherche internationale sur le climat d’Oslo, le monde est «proche d’une manière très frustrante» d’un pic des émissions fossiles. «Les (énergies) renouvelables augmentent fortement», de même que les voitures électriques, «mais ce n’est néanmoins toujours pas assez», a-t-il déclaré à des journalistes. Depuis 2023, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime quant à elle que le pic mondial de consommation des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) interviendra «avant 2030».

Au rythme actuel, l’équipe de 120 scientifiques à l’origine du rapport Global Carbon Budget estime qu’il y a 50% de chances que le réchauffement dépasse 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de 2015, «de manière constante d’ici environ six ans». Si cette estimation est «soumise à de grandes incertitudes», «il est clair que le budget carbone restant – et donc le temps qu’il reste pour atteindre l’objectif de 1,5°C et éviter les pires impacts du changement climatique – est presque épuisé», souligne dans un communiqué le Global Carbon Project.

Les émissions de la Chine, premier émetteur mondial de CO2, devrait augmenter de 0,2% – bien que la fourchette des émissions comprenne une possible diminution. Les émissions des Etats-Unis devraient baisser de 0,6%, celles de l’Inde augmenter de 4,6% et celles de l’Union européenne diminuer de 3,8%. Le rapport indique en outre que les niveaux actuels d’élimination du dioxyde de carbone par la technologie, excluant donc des moyens naturels comme le reboisement, ne permettent que de compenser un millionième du CO2 émis par les énergies fossiles.

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