jeudi, octobre 31

Le pneu hiver fait de la résistance face aux nouveaux modèles de gommes «quatre saisons». Ces derniers représentent un choix pertinent pour une partie des conducteurs en Belgique, notamment avec les dernières avancées technologiques.

La valse des gommes a déjà commencé chez les garagistes. Au placard les pneus été, certains conducteurs décident de chausser leur voiture pour l’hiver. Mais pas tous. «Plus d’un Wallon sur deux n’équipe pas son véhicule de pneus hiver, précise l’Agence wallonne pour la sécurité routière (AWSR) sur base d’un sondage auprès de 1.000 automobilistes. L’argument financier est avancé par plus d’un conducteur sur quatre, mais l’usage de pneus quatre saisons est la principale raison évoquée, pour 51% des personnes interrogées.»

Ce choix de pneus devient la norme pour une partie des conducteurs, pour s’éviter les ennuis d’un stockage et l’obligation de changer de gommes deux fois l’an auprès de son garagiste. «L’AWSR conseille toujours de privilégier les pneus hiver malgré tout, complète Belinda Demattia, porte-parole. Ils restent plus performants que des quatre saisons par temps froid, en offrant une meilleure adhérence et en améliorant la distance de freinage. Ce choix vaut principalement pour les conducteurs qui roulent beaucoup et dans certaines provinces plus souvent concernées par les chutes de neige, dont le Luxembourg et Liège, évidemment, mais aussi Namur.»

Il y a encore quatre ou cinq ans, le message aurait été clairement en faveur des pneus hiver, mais les progrès des quatre saisons ont été significatifs.

«Il y a encore quatre ou cinq ans, le message aurait été clairement en faveur des pneus hiver, mais les progrès technologiques des quatre saisons ont été significatifs depuis», juge Benoît Godart de Vias, l’ex-Institut belge pour la sécurité routière.

Amélioration des mélanges de gommes, travail sur les rainures des pneus et fin de l’usure trop précoce ont ajouté à l’attrait de ce type de pneumatiques. «Cela reste un bon compromis pour une partie des automobilistes, mais c’est aussi à chacun d’apprécier sa propre situation. Un médecin qui doit pouvoir se déplacer en urgence, un conducteur qui habite dans une rue en pente ou les personnes vivant en Ardenne ne devraient pas se poser la question: mieux vaut choisir le pneu hiver pour éviter les tracas et d’être bloqué par la neige», poursuit Benoît Godart.

Les conditions idéales pour limiter les accidents graves? La neige

L’arrivée de l’hiver et peut-être des premiers flocons par endroits, dans les prochaines semaines, jouera… en faveur de la sécurité routière. «La diminution des déplacements, la prudence et la baisse de la vitesse lors de la conduite sur route verglacée ou enneigée ont un effet positif sur les accidents, explique le porte-parole. Il y a évidemment des accrochages et des dégâts matériels, mais les accidents graves, avec dommages corporels, sont en baisse lors des épisodes hivernaux plus marqués

Selon les chiffres de l’AWSR, 150 accidents surviennent en moyenne chaque année en Wallonie sur une route verglacée ou enneigée, faisant deux morts et 188 blessés. Environ 60% des accidents se produisent dans ces conditions survenant lors des mois de janvier et février.

Aucun chiffre n’existe par contre pour comparer les accidents des véhicules avec et sans pneus hiver, la police ne relevant pas cette information lors de ses interventions. «Il convient de toute façon de se montrer prudent, même avec des gommes adaptées. Dans certaines configurations, hors de question de tracer sur la neige en se croyant à l’abri. Le pneu hiver aidera à grimper des côtes et à garder un meilleur contrôle mais n’empêchera jamais totalement le dérapage. Et c’est d’autant plus vrai avec des quatre saisons», martèle Benoît Godart.

Le réchauffement du climat amène aussi à se poser la question de l’utilité des pneus adaptés. «Il est évident que les épisodes de fortes neige se raréfient, mais ils n’ont pas disparu pour autant. Et cela dépend aussi de la région que les conducteurs parcourent habituellement. Le pneu hiver reste un réflexe plus ancré depuis longtemps pour les Ardennais, pour qui ces épisodes sont plus habituels, poursuit le spécialiste de la sécurité routière. Les jeunes conducteurs seront peut-être plus vite surpris et éprouveront plus de difficulté lors de déplacement dans des conditions hivernales et cela deviendra peut-être encore plus rare à l’avenir pour eux. Mais à nouveau, c’est à chacun à peser le pour et le contre en fonction de sa situation et peut-être aussi à ne pas se déplacer lors de conditions trop compliquées.»

Un pneu hiver prend l’avantage sur l’été dès que la température descend sous la barre des 7 °C, que la route soit sèche, mouillée, verglacée ou enneigée. Au-dessus de 10°C, les pneus hiver s’usent plus vite et leur adhérence peut considérablement augmenter la consommation de carburant. Pour éviter les délais trop longs, mieux vaut ne pas attendre les premières gelées pour effectuer le changement.

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