lundi, mai 20

International

Le PS, Ecolo, le PTB et DéFi critiquent l’adoption le 10 avril par le Parlement européenn du pacte sur la migration et l’asile. Le MR et Les Engagés s’en félicitent.

Dans le cadre de la campagne des élections européennes, Le Vif propose une série d’articles sur leurs enjeux. Le deuxième épisode est consacré au dossier migratoire. Aux partis belges francophones, a été posée cette question: «Pour quelle(s) raison(s) principale(s), votre parti a-t-il voté pour ou contre l’adoption du pacte sur la migration et l’asile le 10 avril au Parlement européen?»

Deux partis défendent ce pacte composé de dix textes législatifs. Le MR avec enthousiasme puisqu’il y voit «un fait politique majeur». Pour les libéraux francophones, «il permettra un meilleur contrôle et une meilleure gestion de l’immigration illégale aux frontières extérieures de l’Union, notamment par la mise en place de nouvelles procédures selon l’éligibilité des demandeurs d’asile». Les Engagés, avec une réserve. «Mieux vaut un accord comme celui-là que pas d’accord du tout, car retourner à la situation précédente aurait été pire», justifie le parti centriste. Il met en avant «le traitement plus rapide des demandes», l’uniformisation des normes de reconnaissance et des droits des réfugiés reconnus, et l’obligation de la solidarité entre Etats membres alors qu’elle était aléatoire. Toutefois, «l’interdiction de l’enfermement des familles et des mineurs n’est pas devenue une interdiction européenne», regrettent Les Engagés, raison pour laquelle leur député, Benoît Lutgen, a voté contre le texte sur cet aspect du pacte.

Le PS, Ecolo, le PTB et DéFi le rejettent en revanche en bloc. Les socialistes avancent deux arguments principaux: «Pouvoir choisir entre payer 20.000 euros par réfugié ou demandeur d’asile ou les accueillir ne correspond pas à nos valeurs», et «l’intérêt de l’enfant n’est pas protégé par le pacte car les mineurs de plus de 12 ans pourront toujours être mis en détention». Pour les écologistes, le pacte «entérine la vision de « l’Europe forteresse » telle que défendue par l’extrême droite». Aux critiques du PS qu’ils partagent, ils ajoutent que «les promesses d’efficacité ne sont pas non plus au rendez-vous»: «Comment en sept jours, période prévue par le « règlement filtrage », seront effectuées une évaluation de sécurité, de vulnérabilité, et d’identité sérieuse, et la prise de décision qui aura un impact crucial sur la vie de ces personnes? Cela conduira inévitablement à des périodes de détention étendues aux frontières et nourrira le système de camps.»

«Plutôt que de s’en prendre aux causes des migrations, le nouveau pacte européen préfère s’en prendre aux droits humains», tranche le PTB. «La procédure de frontière unifiée entrave le droit de chacun à une procédure d’asile, une évaluation, distincte et individuelle. C’est un recul énorme par rapport au droit international», juge le parti de gauche radicale. Il en appelle à œuvrer sur les racines de l’émigration. «L’UE elle-même contribue à perpétuer ses causes que sont le pillage des ressources et les guerres. Au Sénégal, les mers sont vidées de leurs poissons, entre autres par les navires européens. Que voulez-vous que fasse un pêcheur sénégalais?»
Le parti DéFi, qui ne dispose pas d’élu dans le Parlement européen sortant, aurait voté contre l’adoption du pacte s’il en avait eu la possibilité. «Le pacte ne prévoit pas de mécanisme de répartition obligatoire des demandeurs d’asile. Les enfants pourront être enfermés. On ne fait que remettre à plus tard la mise en place de véritables solutions telles que l’ouverture de voies sûres et légales de migration économique», justifie-t-il.

Partager.
Exit mobile version