Lors des voeux du PS à Charleroi, Paul Magnette s’est déclaré candidat au poste de Premier ministre et a raillé Bart De Wever, qui en avait fait autant quelques jours plus tôt.
Le président du PS, Paul Magnette, a raillé jeudi soir la volonté affichée par son homologue de la N-VA, Bart de Wever, de devenir Premier ministre, tout en réitérant qu’il était lui-même prêt à « prendre ses responsabilités » à la tête d’un gouvernement fédéral après les élections du 9 juin prochain.
« M. De Wever, puisque c’est de lui qu’il s’agit, nous dit maintenant qu’il veut devenir Premier ministre. Nous lui répondons: M. De Wever, quand on veut diriger un pays, il faut avoir pour ce pays des rêves et des ambitions et non pas en souhaiter la fin », a-t-il affirmé lors de la traditionnelle séance de vœux de Nouvel An du Parti socialiste à Charleroi, une ville dont il est bourgmestre. Paul Magnette faisait référence au premier article des statuts du parti nationaliste de M. De Wever, qui est de créer une république flamande indépendante et donc de scinder la Belgique.
Le président des nationalistes flamands s’est déclaré samedi dernier prêt à prendre la tête d’une sorte de cabinet d’affaires axé sur le budget et les réformes socio-économiques après les élections fédérales de juin, dont il espère qu’elles feront à nouveau de la N-VA le premier parti de Flandre, aux dépens du Vlaams Belang d’extrême droite, en tête des sondages.
Quand on veut diriger un pays, il faut unir, rassembler, fédérer tous les Belges et non pas les dresser les uns contre les autres
« Quand on veut diriger un pays, il faut unir, rassembler, fédérer tous les Belges et non pas les dresser les uns contre les autres. Quand on veut diriger un pays, il faut l’aimer tout simplement », a encore dit le président du PS devant un parterre de mandataires et de militants. « Et nous ce pays, nous l’aimons« , a-t-il poursuivi sous un tonnerre d’applaudissements. « Nous sommes intensément wallons, bruxellois francophones, germanophones. Mais nous sommes aussi des Belges , attachés à tout ce que ce pays nous a apporté », a lancé M. Magnette en parlant de « terre de liberté », de « prospérité » et de « solidarité ».
Il a dans la foulée dénoncé « cette voix venue du nord, qui dit, qui nous dit que ce pays est fichu et qu’il faut préparer son démantèlement ». « Vous l’entendez ce sinistre discours qui ne voit partout que ce qui va mal et qui nous promet, pour nous guérir, le retour de l’austérité libérale. Vous voyez comme moi, courant derrière l’extrême droite, les nationalistes flamands retrouver leurs vieilles recettes: dresser les gens les uns contre les autres, désigner les boucs émissaires », a dit M. Magnette.
Paul Magnette se verrait bien Premier ministre
« Nous voulons rassembler les Wallons, les Flamands et les Bruxellois (il a mentionné le pendant du PS en Flandre, les « camarades » de Vooruit qui, selon lui, sont « main dans la main » avec les socialistes francophones). Nous voulons protéger, avec la même conviction, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les valides et les invalides, ceux qui ont un travail et ceux qui n’en n’ont pas. Nous voulons que tout le monde puisse vivre sa vie », a encore affirmé le président du PS en ce début de campagne électorale à 140 jours des scrutins.
« Nous sommes prêts à assumer nos responsabilités. Et je suis prêt, à titre personnel, à assumer les miennes si les citoyens nous accorent leur confiance », a-t-il assuré en ce début d’année qui sera marquée par des élections générales (législatives, régionales et européennes et puis plus tard communales en Belgique et dans le monde, avec la moitié de la population mondiale en âge de voter est appelée aux urnes lors de scrutins libres ou déjà joués d’avance). M. Magnette s’en est aussi pris à l’extrême droite, qui semble progresser un peu partout en Europe et dans le monde et qu’il a qualifié de « péril ».