Plus de 110 pays veulent voir la COP28 adopter l’objectif de tripler les énergies renouvelables et de doubler l’efficacité énergétique d’ici 2030, a déclaré à Dubaï la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
L’Union européenne avait lancé un appel au printemps en ce sens, soutenu par la présidence émiratie de la COP28 puis successivement assumé par les pays du G7 et ceux du G20 (80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre). « Aujourd’hui, notre appel s’est transformé en un puissant mouvement. Plus de 110 pays l’ont déjà rejoint », a déclaré Mme von der Leyen qui s’exprimait à la tribune. « Je vous invite tous à inclure ces objectifs dans la décision finale de la COP28″, « nous enverrons ainsi un message fort aux investisseurs et aux consommateurs », a-t-elle ajouté.
Cet objectif est un point de négociation à la fois parallèle et étroitement lié aux discussions, bien plus difficiles, sur la réduction voire la sortie des énergies fossiles.
Illustration de cette tension: quand le G20 s’est engagé en septembre à « encourager les efforts » pour parvenir à cet objectif, sa déclaration finale était restée silencieuse sur le sort des énergies fossiles. Le triplement des énergies renouvelables (éolien, solaire, hydroélectricité, biomasse…) est le premier ressort des scénarios pour la neutralité carbone.
Si le monde veut rester sous 1,5°C de réchauffement par rapport à la période pré-industrielle, c’est « le levier le plus important », pour remplacer charbon, gaz et pétrole, souligne l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Des progrès sont déjà là. De 2015 à 2022, les installations renouvelables ont crû en moyenne de 11% chaque année. Et sur fond de flambée des prix pétrogaziers et d’insécurité énergétique liée à la guerre en Ukraine, l’AIE attend en 2023 une croissance inédite (+30% environ).
Tous les pays n’auront pas les mêmes efforts à fournir, souligne le groupe de réflexion Ember dans une analyse qui juge la cible « atteignable »: certains sont déjà sur une trajectoire de doublement. D’autres, gros émetteurs (Australie, Japon, Corée du Sud, Emirats arabes unis…), ont des marges de progrès.