Où s’expatrier quand on exerce un métier financier, afin de mieux gagner sa vie? Sans surprise, la destination qui revient le plus est le Luxembourg, où de plus en plus d’entreprises s’exilent pour attirer les talents.
Les métiers de la finance, drivés par l’anglais et un business globalisé, font souvent la part belle aux carrières internationales. Et pour les Belges, faire le choix d’aller voir ailleurs chez le voisin luxembourgeois, qui paye souvent mieux, est plus devenu la règle que l’exception. En septembre, Laura commencera à travailler comme conseillère fiscale dans une entreprise basée au Luxembourg. «J’ai effectué mon stage là-bas durant les études. Là-bas, la rémunération de ce type d’expérience professionnelle est une obligation légale».
«On m’a proposé un contrat en Belgique, mais le salaire était quasi deux fois moins élevé»
Laura, future conseillère fiscale
Une politique qui commence tôt, et se poursuit lors de l’entrée dans le monde professionnel luxembourgeois, qui offre des salaires attractifs. C’est cela, couplé à une meilleure perspective de congés, qui a motivé Laura à signer son premier contrat à l’étranger. «On m’a proposé un contrat en Belgique, mais le salaire était quasi deux fois moins élevé, même si je pouvais bénéficier d’une voiture de société. Beaucoup d’entreprises actives dans mon domaine d’expertise ont migré vers le Luxembourg, où il est plus intéressant pour moi d’aller», conclut la jeune femme.
Le Luxembourg, vraiment idéal pour travailler?
Un pas que Guy, actif dans une société de consultance au Grand-duché, n’a pas non plus hésité à franchir il y a quelques années. «Mon diplôme en main, on m’a proposé un CDI chez Deloitte. Mes proches m’avaient parlé des salaires là-bas, donc j’ai foncé.» En 2022, il quitte le club des ‘Big Four’ – constitué des mastodontes Deloitte, EY, KPMG et PwC – pour l’entreprise qui l’emploie actuellement. Moins connue, mais plus rémunératrice.
«Bosser cinq ans dans mon domaine au Luxembourg permet d’atteindre les 5.000 euros net par mois assez rapidement»
Guy, actif dans une société de consultance au Luxembourg
«Bosser cinq ans dans mon domaine au Luxembourg permet d’atteindre les 5.000 euros net par mois assez rapidement, complète Guy. Ce qui est plus rare en Belgique.» Mais la médaille a un revers. Conscient du coût exorbitant de la vie luxembourgeoise, celui qui réside à Arlon compte revenir travailler en Belgique à l’automne.