jeudi, décembre 26

Une partie d’échecs serrée s’annonce en Région bruxelloise, où les partis ont casé certains de leurs meilleurs pions. Analyse avec le directeur général du Centre de recherche et d’information socio-politique (Crisp), Jean Faniel.

Semaine après semaine, les partis politiques dévoilent un peu plus la composition de leurs listes électorales. Sur l’échiquier bruxellois, les formations jouent gros: le MR veut absolument remonter, après 20 ans d’opposition à la région, dans un gouvernement que PS et Ecolo ne veulent pas devoir quitter. Pour cela, il faudra adopter une stratégie bien rodée, et calculer chaque coup. Familles libérale et écologiste se tiennent dans un mouchoir de poche, devant un attelage socialiste qui perd du terrain, d’après le derniers sondage politique du Vif.

La lutte pour conquérir la Région bruxelloise s’annonce particulièrement âpre. Les partis francophones y ont dépêché leurs plus populaires candidats, symboles d’un gain électoral quasi certain. Le PS aligne le duo Ahmed Laaouej-Karine Lalieux à la tête de la liste régionale. L’actuel chef de groupe à la Chambre et la ministre des Pensions sont deux rouages importants de la mécanique socialiste au fédéral. Le MR compte lui sur l’actuelle ministre des des Affaires étrangères Hadja Lahbib pour réussir au mieux son premier test devant l’électeur. Enfin, Ecolo, à la surprise générale, a choisi de faire déménager sa ministre fédérale du Climat Zakia Khattabi vers la capitale.

Listes électorales: un équilibre à trouver, entre ambition personnelle et gain pour le parti

Jean Faniel, directeur du Crisp

« La décision de se présenter sur la liste régionale bruxelloise à une place bien visible est le fruit d’un équilibre entre les ambitions personnelles des candidats, et le gain que pourra en retirer leur parti », précise le directeur général du Centre de recherche et d’information socio-politique (Crisp), Jean Faniel.

« Ils veulent sans doute attirer un électorat qui va se reconnaître dans l’histoire de l’immigration marocaine »

Jean Faniel

« On évoque parfois la volonté de ces partis d’aller chercher un vote communautaire à Bruxelles, précise Jean Faniel. Ils veulent sans doute attirer un électorat qui va se reconnaître dans l’histoire de l’immigration marocaine, Zakia Khattabi et Ahmed Laaouej étant tous deux de cette origine (Hadja Lahbib est elle d’origine algérienne) ».

Une conséquence de l’alignement des scrutins

« Cette circulation des élites politiques entre les niveaux de pouvoir n’a rien de nouveau, explique le directeur général du Centre de recherche et d’information socio-politique (Crisp) Jean Faniel. Les candidats veulent avoir une bonne place sur les listes, et leur parti veut les placer là où ils pourront réaliser le plus de voix ». Le niveau de pouvoir serait donc moins important que la possibilité de réaliser un bon score électoral.

Selon le politologue, ces mouvements entre niveaux de pouvoir s’expliquent aussi par l’alignement des scrutins. Les partis doivent résoudre une équation à trois inconnues au moment de la composition des listes électorales : il faut aligner les meilleures équipes possibles, malgré l’enchaînement des élections fédérales, régionales, européennes, communales et provinciales.

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