mercredi, novembre 13

Les hôpitaux belges ont vu leurs coûts fortement augmenter en 2023 en raison de l’inflation, selon un bilan financier établi par Belfius. Le secteur souffre toujours plus d’un manque de personnel.

Sans surprise, le secteur hospitalier belge est en difficulté. C’est ce qui ressort de l’étude annuelle MAHA (Model for Automatic Hospital Analyses) de Belfius sur le financement des hôpitaux de Belgique. Tous les hôpitaux généraux de Belgique sont confrontés à une augmentation de leurs coûts. On note tout de même pour l’année 2023, un chiffre d’affaire global en légère hausse. «Le résultat de l’exercice (NDLR: bénéfice net après impôts) progresse de 37 à 82 millions d’euros, ce qui reste très peu (0,4 %) pour un chiffre d’affaires de 20,5 milliards d’euros», note Belfius dans son rapport.

Le secteur n’échappe pas aux conséquences de l’inflation, avec des hausses des prix de l’alimentation (+ 10,3% des dépenses en 2023), de l’énergie et surtout des frais de personnel. La facture énergétique a provoqué une hausse des dépenses de 59%. Par rapport à 2021, elles ont grimpé de pas moins de 165%. Les dépenses pour l’achat de produits pharmaceutiques ont quant à elles grimpé de 11,2%.

En 2023, les hôpitaux généraux ont consacré près de 9 milliards d’euros à la rémunération de leur personnel – en vertu de l’indexation automatique des salaires – soit une augmentation de 6,6%. Et d’après les prévisions, il faut s’attendre à une hausse de hausse de 5,3% en 2024. La rétribution des médecins a augmenté de 11,3 % entre 2022 et 2023 (4.902 millions d’euros).

Une hausse de l’absentéisme

Rien de nouveau sous le soleil, les hôpitaux manquent de soignants. Actuellement, 108.137 personnes (Equivalent Temps Plein) sont employées par les hôpitaux, personnel soignant, administratifs et médecins confondus. Soit 6.678 nets de plus qu’en 2019. Mais cela ne compense pas la pénurie de soignants, qui oblige les hôpitaux à fermer des lits et des services. Cette croissance s’est ralentie l’an dernier, avec 1.211 collaborateurs supplémentaires (ETP), dont seulement, 497 travaillant dans les soins.

L’étude note un absentéisme pour maladie élevé parmi le personnel soignant. Selon les estimations de l’enquête, il a augmenté de 12,2% depuis la crise du Covid. «Le personnel soignant a plus recours à des congés maladies car depuis la crise sanitaire même un rhume peut être dangereux pour les patients, ça peut être le Covid. Avant les médecins pouvaient venir travailler enrhumé mais plus maintenant», explique le Dr Philippe Devos, président de l’Unessa. «C’est aussi un métier physique et pénible: on peut travailler malade derrière un ordinateur, pas dans un hôpital».

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