Le début de l’année 2024 risque d’être encore bien arrosé, à en croire les statistiques. Parmi le top 5 des jours les plus pluvieux de l’année, quatre se situent en janvier.
A vos parapluies ! L’année 2024 débute telle qu’elle s’est terminée : sous la pluie et le vent. Selon les prévisions de l’Institut royal météorologique (IRM), la première semaine de janvier sera à nouveau bien humide. Les quantités de précipitations les plus importantes concerneront le sud-est du pays. Mardi, la province du Luxembourg a d’ailleurs été placée en alerte orange aux fortes précipitations.
Les pluies actuelles s’expliquent par le phénomène de « rivière atmosphérique », précise Pascal Mormal, météorologue à l’IRM. « Une masse d’air chaud et humide, en provenance des régions tropicales, notamment des Antilles, est arrivée chez nous par un flux de Sud-Ouest. » Cet air chargé, lorsqu’il parvient jusqu’aux régions tempérées, se transforme alors en fortes pluies. « L’océan Atlantique est très chaud pour le moment, ce qui augmente le phénomène de condensation et donc entraîne davantage de précipitations », détaille encore l’expert.
Le 23 janvier, traditionnellement le plus pluvieux
Ces précipitations abondantes sont en réalité la norme pour un mois de janvier. Parmi le top 5 des jours les plus pluvieux de l’année, quatre se situent en janvier. Selon les calculs réalisés sur la base des données de l’IRM depuis 1971, le jour le plus pluvieux de l’année à Uccle est le 23 janvier, avec une médiane de 1,8 mm de précipitations. Viennent ensuite le 3 janvier (1,6 mm de précipitations), le 26 janvier (1,5 mm) et le 1er janvier (1,4 mm). Le 5 décembre (1,4 mm) complète ce classement.
« De manière générale, le mois de janvier est assez arrosé, comme tous les mois d’hiver, confirme Pascal Mormal. Les mois d’été peuvent aussi être pluvieux, en raison de précipitations orageuses. Mais les pluies qu’on observe en janvier sont dues à des perturbations liés à des dépressions. »
En janvier, la pluie tombe de manière assez régulière, sans phénomènes extrêmes, qui sont plus récurrents lors de la période estivale. « Les périodes hivernales, voire automnales, ne sont généralement pas caractérisées par des cumuls trop importants, note le météorologue. Il y a moins d’écarts de précipitations que lors des mois estivaux, qui sont eux marqués par de grandes périodes de sécheresse puis d’épisodes de pluie intenses. »
+ 1 degré, + 7% de pluies
Une tendance que le réchauffement climatique pourrait bien modifier. « Dans le futur, nous pourrions assister à une hausse des précipitations hivernales, prédit Pascal Mormal. Globalement, sur l’année civile, il n’y aurait pas d’augmentation du total des précipitations, mais leur répartition serait différente. Nous aurions des périodes pluvieuses et des perturbations encore plus importantes en hiver, mais des périodes de sécheresse encore plus marquées en été. »
Météorologiquement, ces épisodes de pluie abondante s’expliquent par le réchauffement de l’atmosphère, qui augmente la teneur en vapeur d’eau et donc le risque de précipitations. « On estime que chaque degré de réchauffement augmente de 7% l’humidité de l’atmosphère, et donc la probabilité de précipitations », conclut Pascal Mormal. Pour rappel, les accords de Paris, signés en 2015, prévoient de limiter la hausse des températures moyennes globales à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle.