vendredi, mai 17

Ce mois d’avril est marqué par une légère augmentation du prix du gaz, la première en 2024. En cause, les tensions croissantes entre l’Iran et Israël. Opter pour un contrat variable reste actuellement la meilleure option. Voici pourquoi.

La crainte d’un embrasement au Moyen-Orient est bien réelle en ce mois d’avril, après les frappes iraniennes visant Israël, qui ont été suivies d’une riposte de Tel-Aviv. Avec, comme effet boule de neige, une augmentation des prix du gaz sur le marché.

En effet, la hausse observée en avril marque le premier bond mensuel des prix du gaz naturel en 2024. Ce 19 avril, il a atteint 32 euros par mégawattheure (€/MWh) sur le marché européen. « L’augmentation du prix du gaz est à remettre en contexte: il y a six mois, on était au-dessus de 50 euros/MWh », rappelle l’expert en géopolitique de l’énergie Adel El Gammal (ULB).

Pour autant, le prix du gaz n’avait plus passé la barre des 30 euros par mégawattheure depuis le 31 janvier. Ce qui est déjà un petit événement en soi. « L’année 2024 était jusqu’ici synonyme d’un coût du gaz particulièrement faible », confirme l’universitaire.

Le clash Iran-Israël fait grimper le prix du gaz

Comme les marchés financiers, ceux de l’énergie, et donc du gaz, sont influencés par différents facteurs. Dont la géopolitique est probablement le plus influent et incertain. Adel El Gammal: « Même si le risque lié au conflit entre l’Iran et Israël reste mesuré pour le moment, les tensions ont fait légèrement augmenter le prix du gaz. »

“L’année 2024 était jusqu’ici synonyme d’un coût du gaz particulièrement faible”

Une tendance à la hausse qui s’explique aussi par des problèmes temporaires d’approvisionnement en gaz naturel aux Etats-Unis, ainsi que par une demande plus forte en énergie du côté de la Chine.

Gaz: opter pour un contrat fixe ou variable?

Les personnes qui se chauffent au gaz se posent peut-être la question: opter pour un contrat d’énergie fixe ou variable, dans les conditions actuelles du marché? Pour rappel, on paie dans le premier cas un forfait fixe. Dans le second cas, le montant de la facture évolue (sur base mensuelle ou trimestrielle) en fonction de différents facteurs comme les conditions météorologiques, la disponibilité des matières premières… ou la géopolitique.

Selon la Commission de Régulation de l’Électricité et du Gaz (Creg), il vaut mieux opter pour un contrat variable. La solution la moins chère coûte 258 euros de moins que le contrat fixe le plus avantageux, et ce malgré le regain des tensions entre Tel Aviv et Téhéran.

Le son de cloche est le même du côté de Testachats, qui chiffre à environ 85 euros l’augmentation sur un an de la facture des ménages, pour une consommation moyenne d’énergie. Cette hausse limitée ne justifie pas selon l’organisation de basculer d’un contrat variable vers un contrat fixe. « Une famille ayant une consommation moyenne d’électricité et de gaz paiera environ 400 euros de plus par an pour la sécurité d’un tarif fixe ». Testachats ajoute que le tarif fixe reste « une bonne option pour les consommateurs qui préfèrent ne pas prendre de risques et avoir l’esprit tranquille ».

Quelle évolution dans les mois à venir?

Il est toujours compliqué de prévoir l’évolution des prix de l’énergie. « Mais en l’absence d’éléments extérieurs, je m’attends à un retour du gaz à des niveaux normaux, c’est-à-dire aux alentours des 40 euros par mégawattheure », prédit Adel El Gammal. L’expert en géopolitique de l’énergie précise que les stocks européens sont pleins après l’hiver doux qui est derrière nous. Des prévisions à prendre avec des pincettes, d’autant que deux conflits majeurs (la guerre russo-ukrainienne et le conflit israélo-palestinien) qui concernent l’Europe et son marché gazier sont toujours en cours.

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