Le président russe Vladimir Poutine a recueilli 87% des voix à l’élection présidentielle qui s’est achevée dimanche en Russie, selon le sondage de l’institut officiel Vtsiom annoncé à la télévision d’État.
Selon la Commission électorale russe, le maître du Kremlin a obtenu 87,97% des voix après le dépouillement des bulletins de 24% des bureaux de vote. Un record pour celui qui avait toujours recueilli entre 64 et 68% des suffrages aux scrutins précédents.
En Russie, les autorités n’ont pas laissé de place aux contradicteurs du pouvoir : les trois autres candidats sélectionnés étaient tous dans la ligne du Kremlin, qu’il s’agisse de l’Ukraine ou de la répression qui a culminé avec la mort d’Alexeï Navalny dans une prison de l’Arctique en février.
Les réactions ne se font pas attendre
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé dimanche que Vladimir Poutine, en passe de remporter une présidentielle sans opposition en Russie, était un homme « ivre de pouvoir » qui veut « régner éternellement ».
« Il est clair pour tout le monde que ce personnage, comme cela s’est produit si souvent dans l’histoire, est tout simplement ivre de pouvoir et fait tout ce qu’il peut pour régner éternellement », a déclaré M. Zelensky dans un message sur les réseaux sociaux, estimant que la présidentielle russe n’a « aucune légitimité ».
La Pologne a estimé dimanche que l’élection présidentielle russe n’était « pas légale », tandis qu’un sondage officiel à la sortie des bureaux de vote a crédité Vladimir Poutine de 87% des suffrages.
« L’élection présidentielle en Russie n’est pas légale, libre et équitable », a réagi dans un communiqué le ministère polonais des Affaires étrangères, ajoutant que le scrutin s’était déroulé « dans un contexte de répressions sévères » et dans les régions occupées de l’Ukraine, en violation du droit international.
Equipe de Navalny : « pourcentages inventés »
L’équipe de l’opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison, a dénoncé dimanche le score de plus de 87% à la présidentielle de Vladimir Poutine, après un dépouillement partiel, comme n’ayant « pas de lien avec la réalité ».
« Les pourcentages inventés pour Poutine n’ont évidemment pas de lien avec la réalité. Cela ne vaut pas la peine d’en parler », a réagi sur Twitter Léonid Volkov, ex-bras droit en exil du défunt Alexeï Navalny, quelques minutes après l’annonce du dépouillement des suffrages d’un quart des bureaux de vote.