Ford a décidé de réduire la voilure sur les véhicules électriques pour se concentrer sur les voitures hybrides et essence. C’est là l’une des premières conséquences de la décision de Trump sur l’allègement de la réglementation sur la consommation de carburant et sur les émissions de véhicules.
L’annonce de Donald Trump, le 3 décembre dernier, sur l’allègement de la réglementation sur la consommation de carburant et sur les émissions de véhicules montre déjà ses effets aux Etats-Unis. Le constructeur automobile américain Ford vient d’annoncer qu’il allait ralentir la voilure sur les gros véhicules tout électriques pour se concentrer sur les motorisations hybrides et à essence. Une décision qui va occasionner des provisions et coûts supplémentaires de 19,5 milliards de dollars pour la marque automobile américaine.
Parallèlement, le groupe entend mettre à profit les investissements déjà réalisés dans l’électrique pour lancer une offre de batteries de stockage portables pour l’industrie hors automobile, les centres de données notamment, mais aussi les particuliers.
Les Etats-Unis, mauvais marché pour l’électrique
«Nous tenons compte du marché tel qu’il est aujourd’hui et non tel que les gens l’imaginaient il y a cinq ans», a expliqué Andrew Frick, président de Ford Blue (combustion et hybride) et Ford Model e (électrique), lors d’un point de presse téléphonique. Les hypothèses de croissance ambitieuses pour le tout électrique, formulées après la pandémie de coronavirus par les grands constructeurs occidentaux, tardent à se concrétiser.
Aux Etats-Unis, l’insuffisance du réseau de chargeurs ainsi que le prix de vente moyen plus élevé que pour les voitures à essence justifient, pour partie, ce rythme moins soutenu que prévu, même si les ventes continuent d’augmenter. «Plutôt que de dépenser des milliards supplémentaires dans de gros véhicules électriques qui ne seront pas rentables, nous réallouons ces capitaux» à des voitures à essence, hybrides, des modèles tout électriques de moindre gabarit, et cette nouvelle activité distincte de batteries, a détaillé Andrew Frick.
Ford a mentionné des «changements réglementaires» à l’appui de ce virage, sans plus de précision. Si la réorganisation dévoilée lundi aura des effets sur plusieurs sites de Ford, le constructeur s’attend à ce qu’elle soit, «au total, positive pour l’emploi», selon Andrew Frick.
Rendre les véhicules plus abordables… vraiment?
Sous la précédente législature, Joe Biden avait durci les standards CAFE (Corporate Average Fuel Economy) pour favoriser la transition du parc automobile vers le tout électrique. Mais début du mois, Trump avait décidé d’alléger cette réglementation, affirmant que cela ferait baisser le prix de vente moyen des véhicules américains. «Mon administration entreprend la mesure historique d’abaisser les coûts pour les consommateurs américains, pour protéger les emplois de l’industrie automobile américaine et pour que l’acquisition d’un véhicule soit beaucoup plus abordable pour d’innombrables familles américaines», a poursuivi M. Trump mercredi. Une assertion qu’avaient contestée plusieurs spécialistes.
Le dispositif CAFE requiert des véhicules qu’ils parviennent à la meilleure performance «possible» en matière de consommation de carburant par kilomètre parcouru. Le gouvernement Biden avait imposé une amélioration de 8% pour les modèles 2024 et 2025 et de 10% pour ceux de 2026, avec l’objectif de rouler plus de 50 miles avec un gallon d’ici 2031 (80 km pour 3,78 litres). Le ministère états-unien des Transports avait estimé en juin que ces cibles seraient inaccessibles aux véhicules à combustion et imposeraient par conséquent la transition électrique.
(Avec AFP)











