mardi, mai 21

Pour cette édition, des dénombrements ont été menés dans 11 communes de l’arrondissement Mons-Borinage, à La Louvière, et dans 34 communes de la province de Luxembourg. En Flandre, des décomptes similaires ont eu lieu à Anvers, Gand et Louvain.

Près de 50.000 personnes sont en situation de sans-abrisme, ou concernées par l’absence de chez-soi. Toutes ces personnes ont en commun d’être exclues du marché du logement, pointe la Fondation Roi Baudouin dans son dernier « Dénombrement du sans-abrisme et de l’absence de chez-soi« , publié mercredi.

Pour la quatrième année consécutive, la Fondation a soutenu les équipes de recherche UCLouvain CIRTES et LUCAS KU Leuven dans la réalisation de nouveaux recensements en Belgique des personnes sans-abri et sans chez-soi fin 2023. Pour cette édition, des dénombrements ont été menés dans 11 communes de l’arrondissement Mons-Borinage, à La Louvière, et dans 34 communes de la province de Luxembourg. En Flandre, des décomptes similaires ont eu lieu à Anvers, Gand et Louvain. Après quatre éditions, un tiers des communes et la moitié de la population belges ont déjà été couverts. A partir de ces données, une extrapolation a été réalisée à l’aide de la KULeuven. En Wallonie, on estime ainsi à 19.055 le nombre de personnes en situation de sans-abrisme et d’absence de chez-soi. Au nord du pays, l’estimation est de 19.479 personnes. Si on ajoute les plus de 7.000 personnes recensées à Bruxelles, lors du dernier décompte de l’organe régional Bruss’help, on approche les 50.000 personnes. La proportion d’enfants confrontés au phénomène varie d’une Région à l’autre: près de 25% en Wallonie et plus de 30% en Flandre et en Communauté germanophone. »Le recensement montre que les besoins sont criants en Wallonie avec des chiffres alarmants pour les enfants », commente Caroline George, senior coordinatrice de programme Justice sociale et Pauvreté à la Fondation Roi Baudouin.  « L’étude confirme que ne regarder que les personnes en rue ne permet pas de cerner l’ampleur du phénomène de sans-abrisme. »Les villes et communes concernées peuvent d’ores et déjà utiliser les données disponibles pour orienter leur politique de lutte contre le sans-abrisme et l’absence de chez-soi. « Mais il y a besoin d’une approche structurelle également aux niveaux fédéral et régional », conclut Mme George.  En juin 2021, la Belgique a signé la Déclaration de Lisbonne, s’engageant ainsi à mettre fin au sans-abrisme d’ici 2030, grâce à des mesures politiques structurelles, rappelle la Fondation. Les auteurs du dénombrement ont constaté une part importante de personnes contraintes de passer la nuit chez des amis ou des membres de leur famille. Et comme d’autres études l’ont déjà révélé, « un lien évident entre sans-abrisme/absence de chez-soi et santé » est établi. A peine un tiers des personnes dénombrées ne présenteraient aucun problème de santé et une même proportion présente des suspicions de problèmes de santé mentale (29,2%) et d’addiction (28,7%). Pour 7% des personnes dénombrées, un handicap mental est soupçonné. Le sans-abrisme et l’absence de chez-soi ne sont pas des phénomènes typiquement urbains puisque près de quatre personnes sur dix vivent dans des communes de moins de 50.000 habitants. S’ils relèvent un groupe « classique », soit un homme de 35 ans, atteint de problèmes mentaux autres que des assuétudes, les auteurs rappellent qu’il n’y a pas qu’un profil unique de sans-abri, et énumèrent différentes catégories de population touchées par le phénomène: les mères célibataires et familles avec enfants, les personnes menacées d’expulsion, les jeunes adultes (18-25 ans)… Dès 2024, le dénombrement du sans-abrisme reviendra aux Régions wallonne et flamande. En Wallonie, c’est l’Observatoire du sans-abrisme, institué en 2022, qui sera chargé de ce recensement.

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