Ce vendredi, plus de 1,2 million d’élèves retrouvent l’enseignement dans la langue de Vondel. Alors que le ministre flamand de l’Enseignement, Ben Weyts (N-VA) a déclaré que seul le néerlandais doit résonner en classe et dans les cours de récréation, 44% des enfants déclarent vouloir parler leur langue maternelle pendant les pauses.
Le ministre flamand de l’Enseignement, Ben Weyts (N-VA) a été très clair à l’approche de la rentrée scolaire au nord du pays: seul le néerlandais doit résonner en classe et dans les cours de récréation. Pourtant, 44% des enfants veulent pouvoir parler leur langue maternelle pendant les pauses, ressort-il d’une enquête menée auprès de 11.000 enfants par l’association flamande Vlaamse Scholierenkoepel (VSK).
Le ministre nationaliste flamand a déposé un plan d’action pour imposer l’usage unique de la langue de Vondel à l’école.
Selon le directeur de la Scholierenkoepel, Mauro Michielsen, les élèves ont bien conscience que la maîtrise du néerlandais est très importante. « Ils sont toutefois partisans d’une approche positive des autres langues, en particulier dans un contexte scolaire multilingue », nuance M. Michielsen.
Ainsi, 44% voudraient pouvoir parler une autre langue que le néerlandais durant les pauses, tandis que 33% n’ont pas d’avis sur la question. Parmi les élèves allophones sondés, plus d’un enfant (55%) est même favorable à cette tolérance linguistique et un quart (25%) ne se prononce pas.
Un enfant sur cinq (21%) manie une autre langue à la maison, selon l’enquête. « Pour ces élèves, cet idiome fait partie de leur identité, au même titre que le néerlandais », explique le directeur de la VSK. « En leur interdisant de parler leur langue maternelle, c’est comme si l’on étouffait cette partie d’eux-mêmes. C’est en tout cas ce qu’ils ressentent et cela peut mener à un sentiment d’infériorité et un mal-être. Dans certains cas, cela peut même conduire à un rejet du néerlandais, voire de l’école. »
En outre, les études montrent qu’accueillir la pluralité des langues dans l’enseignement peut aider les élèves à mieux maîtriser celle de Vondel, souligne M. Michielsen. L’association demande dès lors aux directions et pouvoirs organisateurs d’autoriser l’usage d’autres langues que le néerlandais durant les pauses.