L’heure du verdict a sonné dans le cadre du procès des viols de Mazan. Sans surprise, Dominique Pelicot a été déclaré coupable de viols aggravés. Il écope de 20 ans de prison, la peine maximale.
La cour criminelle de Vaucluse, à Avignon, a reconnu coupable jeudi matin l’ensemble des 51 hommes accusés dans le procès dit des viols de Mazan. Pendant une décennie, Dominique Pelicot a drogué son ex-épouse, Gisèle Pelicot, aux anxiolytiques avant de la violer et la livrer à des dizaines d’inconnus recrutés sur internet.
Le principal accusé, Dominique Pelicot, a été reconnu coupable de viols aggravés sur Gisèle Pelicot, mais aussi d’enregistrement et de détention d’images prises à l’insu de sa femme, de sa fille et de ses belles-filles. Il a écopé, sans surprise, de la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux tiers.
Aucun acquittement
Pour les 50 coaccusés, des hommes de 27 à 74 ans dont aucun donc n’a été acquitté, le magistrat a ensuite égrené une à une les peines infligées. De manière générale, les condamnations à l’encontre de ces coaccusés sont inférieures aux réquisitions. La plus légère est de trois ans de prison, dont deux avec sursis.
L’énoncé du verdict était scruté de près, en France comme à l’étranger, tant ce procès a provoqué une onde de choc, depuis son ouverture le 2 septembre, devenant emblématique des questions autour des violences sexistes et sexuelles et plus largement des rapports hommes-femmes.
Hors norme par sa durée, le nombre d’accusés, mais surtout l’atrocité des faits reprochés, ce procès a déjà marqué l’histoire. Dans les rangs des associations féministes et des parties civiles, l’espoir est grand de le voir faire évoluer les mentalités sur les viols, tentatives de viols et agressions sexuelles déclarés chaque année par plus de 200.000 femmes en France.
Cette affaire aura également permis d’incarner le fléau des violences sexuelles, à travers la figure de Gisèle Pelicot, qui de victime anonyme s’est muée au fil des semaines en une icône féministe exhortant les femmes « à ne plus se taire » afin que « la honte change de camp ».
Appel?
Dominique Pelicot n’exclut pas de faire appel, a en outre indiqué son avocate Béatrice Zavarro.
« Nous allons mettre à profit le délai qui nous est accordé de dix jours pour savoir si nous interjetons appel de cette décision, » a déclaré Me Zavarro à la presse à l’issue du prononcé du verdict, indiquant que son client était « quelque peu hébété de la période de sûreté qui a été prononcée à son encontre ».