Une motion des partis de gauche de la coalition bruxelloise a été votée. Pour le MR, ce texte du PS et d’Ecolo « signe les funérailles de la neutralité à la Ville si les partis de gauche devaient s’allier après le 13 octobre ».
Le conseil communal de la Ville de Bruxelles entend confier à un groupe de travail, sans délai, après les élections du 13 octobre, pour étudier en profondeur la question du port des signes convictionnels par les agents de la Ville et des instances para-communales, ainsi que par les étudiants de la Haute Ecole Francisco Ferrer et de promotion sociale.
Le conseil communal a exprimé son intention dans une motion adoptée au cours de sa dernière séance avant les élections qui s’est terminée bien au-delà de minuit. Le texte émane du PS et d’Ecolo, formations de la majorité, mais pas de DéFI (majorité) qui s’est abstenu.
Mourad Maimouni et le PTB veulent autoriser le voile
La proposition retenue n’est autre qu’un amendement d’une proposition du conseiller Mourad Maimouni, qui se présentera sur une liste de la Team Fouad Ahidar le 13 octobre. L’élu qui avait entamé son mandat sous la bannière socialiste aurait souhaité une position plus claire du conseil en adoptant sa propre proposition de motion (que le PS et Ecolo ont fait amender, NDLR).
Celle-ci visait à faire modifier le règlement de la Haute Ecole Francisco Ferrer et des Instituts de promotion sociale de la Ville pour permettre à leurs étudiants de porter des signes convictionnels. De même qu’à faire approuver le principe du port des signes convictionnels dans l’administration à l’exception des fonctions d’autorité en contact avec le public.
Le texte amendé sur proposition du PS et d’Ecolo considère que le sujet « mérite un travail sérieux, serein et approfondi, aux niveaux juridique, administratif, organisationnel et politique », et que la « période électorale ne permet pas un débat serein et des positions modérées ».
Le groupe de travail sera composé de représentants de chaque groupe politique du conseil communal et du secrétaire communal.
La motion prévoit aussi la mise en place d’un groupe de travail intercommunal rassemblant des représentants des 19 administrations communales et de l’administration régionale, ainsi que la conférence des bourgmestres, portant sur le port des signes convictionnels par les agents des différentes administrations communales, para communales et régionales.
« Funérailles de la neutralité »
Pour Aline Godfrin (MR-opposition), le texte adopté « signe les funérailles de la neutralité à la Ville si les partis de gauche devaient s’allier après le 13 octobre. Faire croire que les nombreuses discriminations socio-économiques vont disparaître d’un coup de baguette magique avec la fin de la neutralité, c’est de la poudre aux yeux électorale ».
Défi s’est abstenu, Fabian Maingain rappelant le plaidoyer de son parti pour la laïcité de l’Etat « qui protège la liberté de croire ou non » et soulignant que la vision laïque de l’enseignement à la Ville de Bruxelles n’avait nullement été invalidée par les hautes juridictions européennes.
Le PTB a voté contre car il estime que cela ne va pas assez loin, a dit Bruno Bauwens. Pour la formation d’extrême gauche l’interdiction même partielle du port de signes convictionnels est source de discriminations sur le marché du travail.