Mardi, les députés de la probable future coalition Arizona (N-VA, CD&V, Vooruit, MR, Les Engagés) ont voté à l’unisson contre une proposition de loi réformant l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Pour la référente Vooruit sur les questions éthiques, ça ne passe pas.
L’ancienne ministre Freya Van den Bossche, référente de Vooruit sur les questions éthiques lors de la dernière campagne électorale, s’est dite « déçue et fâchée » du rejet par son parti de la proposition de loi sur la modernisation de l’avortement, ce mardi en commission Justice de la Chambre.
« Quand il n’y a pas d’accord au sein de la majorité, les députés doivent pouvoir voter librement. C’est le minimum », a-t-elle dit vendredi sur De Ochtend (Radio 1). Dans De Standaard, elle dit « refuser de jouer les idiots utiles ».
La proposition de loi PS rejetée mardi traduit les conclusions d’un comité d’experts remises au printemps 2023. Elle repose sur l’allongement à 18 semaines du délai dans lequel un avortement peut être pratiqué, ainsi que sur la suppression du délai de réflexion.
Ce texte et d’autres similaires disposent en principe d’une majorité pour être approuvés. Mais la probable future coalition fédérale est divisée sur la question. La N-VA et le CD&V s’opposent à cette réforme, Vooruit la soutient, le MR et les Engagés laissent la liberté de vote à leurs députés qui devraient majoritairement l’approuver. Lundi soir, le formateur Bart De Wever (N-VA) a envoyé un communiqué annonçant que les cinq partis avaient convenu de rejeter les textes parlementaires qui ne feraient pas consensus entre eux, « indépendamment de leur position sur le fond ». Ceci afin de garantir la « sérénité » de la négociation en vue de former un gouvernement fédéral.
« Je comprends la discipline de parti et la volonté de faire des compromis, mais pas dans des dossiers et des votes éthiques », a ajouté Freya Van den Bossche. Elle dit n’avoir pas été mise au courant du vote au préalable et avoir été très déçue en l’apprenant.
Députée au parlement flamand, elle participera toutefois la semaine prochaine à la négociation des dossiers éthiques pour Vooruit dans le cadre de la formation du gouvernement fédéral. « Mais si nous n’en sortons pas, je pense que le parti doit tenir la promesse que j’ai faite en son nom et qu’il doit y avoir une liberté de vote. Il s’agit de questions de vie, ce qui est tout à fait différent d’autres dossiers ». Selon elle, la crédibilité du parti et de la politique est en jeu. « Et même s’il y a un accord, les gens doivent avoir la possibilité de s’en écarter dans leur vote », ajoute Mme Van den Bossche.